Etude MyPeBS
Une étude européenne pour évaluer si un dépistage personnalisé du cancer du sein est plus efficace et plus sûr
Avec 360 000 nouveaux cas diagnostiqués et 92 000 décès chaque année en Europe, le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme. Les campagnes de dépistage actuelles visent toutes les femmes avec un seul critère de sélection : l’âge. Mais elles comportent un certain nombre d’écueils : faux positifs sur les mammographies, risque de sur-diagnostic, voire de sur-traitement ou au contraire, chez certaines femmes, risque de développer un cancer de l’intervalle dépisté trop tard.
L’étude MyPeBS (My Personal Breast cancer Screening) est la première étude clinique européenne randomisée, qui vise à évaluer les bénéfices d’un dépistage dont la fréquence sera adaptée au risque individuel de cancer du sein de chaque femme.
Le principe de MyPeBS
Ce risque sera calculé à partir de diverses données personnelles à chaque femme, comme son âge, ses antécédents familiaux de cancer (qui sont très liés à des facteurs génétiques), son "statut" hormonal (exemple : âge des premières règles), sa densité mammaire, mais aussi son "genotype" : analyse des polymorphismes de son ADN par un test salivaire.
Ce dépistage personnalisé proposera de réaliser des mammographies à une fréquence adaptée à ce niveau individuel de risque : plus le risque sera élevé, plus la fréquence sera importante. Ceci devrait permettre de détecter le plus tôt possible un cancer du sein chez les femmes les plus à risque, et de diminuer l’exposition des femmes qui sont le moins à risque, aux effets délétères des mammographies : faux-positifs, sur-diagnostics, sur-traitements, anxiété inutile liée à ces diagnostics et sur-traitements, (rares) cancers radio-induits. Dans quelques cas, un examen d’imagerie par résonance magnétique (IRM) (très haut risque) ainsi qu’une échographie complémentaire (densité mammographique élevée) pourront être proposés.
Pilotée par le Dr Suzette Delaloge de Gustave Roussy et cordonnée par Unicancer, MyPeBS est une étude multicentrique à laquelle participeront 85 000 femmes volontaires de 40 à 70 ans, randomisées dans l’un des deux groupes :
- un groupe de dépistage standard, tel qu’il est proposé dans chaque pays
- un groupe de dépistage stratifié en fonction du risque de cancer du sein.
Principaux objectifs
- Montrer qu’en comparaison du dépistage standard, le dépistage stratifié est au moins aussi efficace en termes de détection des cancers avancés au diagnostic (stade 2 et plus).
- À long terme, sauver plus de femmes en réduisant le nombre de cancers du sein diagnostiqués à un stade avancé.
- L’étude comparera aussi pour les deux stratégies de dépistage les taux de faux positifs, le sur-diagnostic, mais aussi l’impact psychosocial sur les participantes et le ratio coût-efficacité.
MyPeBS est soutenue par l’Union européenne à hauteur de 12 millions d’euros, dans le cadre du programme européen Horizon 2020 de financement pour la recherche et l’innovation.
Durée de l’étude : 6 ans.
Les acteurs
Sept pays sont engagés dans cette étude (France, Italie, Israël, Belgique, Royaume-Uni, Pays-Bas, États-Unis), dont cinq pays recruteurs :
- France (20 000 femmes volontaires attendues)
- Italie (30 000 femmes volontaires attendues)
- Israël (15 000 femmes volontaires attendues)
- Belgique (10 000 femmes volontaires attendues)
- Royaume-Uni (10 000 femmes volontaires attendues)
"Si nous parvenons à prouver la pertinence médicale du dépistage personnalisé, son acceptabilité par les femmes, sa soutenabilité économique, alors MyPeBS permettra d’unifier les pratiques européennes dans une large refonte du dépistage du cancer du sein. Nous espérons que cela permettra de sauver plus de femmes et d'épargner des traitements lourds"
Dr Suzette Delaloge, responsable du comité de pathologie mammaire de Gustave Roussy et coordinatrice de l'étude.
Pour en savoir plus
Pour plus d'informations sur MyPeBS et participer à l’étude : ► www.mypebs.eu