Prise en charge du cancer de la vessie
Le cancer de la vessie se situe au 7e rang des cancers les plus fréquents, avec environ 12 000 nouveaux cas par an en France (chiffres 2012). Il s'agit du cancer urologique le plus fréquent après le cancer de la prostate. Le cancer de la vessie touche davantage les hommes que les femmes. Le tabac est le facteur de risque le plus fréquent.
Le cancer de la vessie est une maladie des cellules de la paroi interne de la vessie. Il se développe à partir d’une cellule normale qui se transforme, puis se multiplie de façon anarchique jusqu'à former une tumeur. Généralement, il se forme à partir des cellules de la muqueuse de l’organe, autrement dit, de l'épithélium : c'est pourquoi ce type de cancer se nomme carcinome urothélial. Il représente la grande majorité des cancers de la vessie. Un cancer urothélial peut aussi survenir au niveau des voies urinaires hautes (uretères, cavités proximales du rein).
On distingue les tumeurs qui n’affectent pas le muscle vésical, dites ‘tumeur de la vessie non infiltrantes du muscle”, TVNIM ou encore tumeurs superficielles, de celles qui l’envahissent, dites “tumeurs de la vessie avec infiltration musculaire” ou TVIM.
Le symptôme le plus fréquent du cancer de la vessie est la présence de sang dans les urines, appelée hématurie. D'autres symptômes qui persistent peuvent alerter et nécessiter une consultation chez un médecin, tels que des envies fréquentes d’uriner et des brûlures mictionnelles.
Plusieurs examens sont nécessaires pour poser le diagnostic de cancer de la vessie : une échographie de l’appareil urinaire, un examen des urines (cytologie urinaire), pour rechercher la présence de cellules cancéreuses, et une cystoscopie qui consiste à observer la paroi interne de la vessie et d’y effectuer d’éventuels prélèvements.
Concertation pluridisciplinaire
La prise en charge (diagnostic et traitement) du cancer de la vessie nécessite le travail conjoint de plusieurs médecins de diverses disciplines : oncologues médicaux, chirurgiens (urologues), radiothérapeutes, radiologues, anatomo-pathologistes, radiologues, en collaboration avec les médecins de ville. Chaque décision majeure est prise par les différents professionnels de santé au cours de réunions de concertation pluridisciplinaires (RCP). Dans certains cas, la présence du patient à une réunion peut être requise.
Recherche clinique sur le cancer de la vessie à Gustave Roussy
Nous étudions actuellement plusieurs stratégies pour améliorer la prise en charge du cancer urothélial à tous les stades de la maladie.
L'une d'entre elles repose sur l'utilisation de l'immunothérapie, qui vise à stimuler les défenses immunitaires du patient afin que celles-ci reconnaissent et détruisent plus efficacement les cellules tumorales. Ces immunothérapies qui s'injectent par voie intraveineuse sont actuellement évaluées seules ou en combinaison avec d’autres traitements (chimiothérapie, autre immunothérapie, radiothérapie, thérapie ciblée) chez les patients porteurs de métastases, mais aussi chez les patients sans métastases avant ou après une chirurgie par exemple, pour réduire les risques de récidive.
Une autre piste consiste à analyser les caractéristiques génétiques des tumeurs afin d’identifier les "tendons d’Achille" des cellules tumorales. Pour cela, nous analysons d'anciens prélèvements de tumeurs conservés dans les laboratoires de ville. Parfois, nous avons besoin de réaliser une nouvelle biopsie. Nous développons par ailleurs des techniques permettant de détecter ces anomalies à partir d’un simple pris de sang. Si une anomalie génétique telle qu’une mutation est détectée, nous cherchons à proposer une thérapie qui bloque spécifiquement cette mutation. C'est ce que l’on appelle la médecine de précision, ou médecine moléculaire.
Pour développer la recherche clinique et proposer aux patients des stratégies alternatives au traitement standard ou en cas d’échec des traitements habituels, une équipe multidisciplinaire a été mise en place. De nombreuses collaborations françaises et internationales ont également été scellées.