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GUSTAVE ROUSSY
1er centre de lutte contre le cancer en Europe, 4 000 professionnels mobilisés

29/01/2019

Une nouvelle piste pour prédire l'évolution du cancer du sein triple négatif

Les femmes atteintes d'un cancer du sein dit triple négatif * ne bénéficient malheureusement pas de manière équivalente des progrès réalisés dans la prise en charge des cancers du sein. Ils demeurent plus difficiles à traiter et souvent de moins bon pronostic. Déterminer pour chaque femme la façon dont le cancer va évoluer permettrait de leur proposer des innovations thérapeutiques quand cela est possible et améliorer ainsi leur traitement.

Une étude révèle que ce pronostic peut être évalué grâce à un nouveau biomarqueur (sTILs, pour stromal tumor-infiltrating lymphocytes) qui consiste à déterminer l'empreinte immunitaire de la tumeur au moment du diagnostic. Le score pronostique est calculé par un algorithme entrainé sur les données de plus de 2 000 patientes issues de 9 études cliniques internationales.

Cette étude a notamment été menée par des chercheurs de Gustave Roussy, l'Inserm et l'Université Paris-Sud, en collaboration avec le Peter MacCallum Cancer Centre à Melbourne, en Australie. Les résultats sont publiés dans la première revue internationale de cancérologie clinique, Journal of Clinical Oncology.

Examiner la valeur pronostique de l'empreinte immunitaire

"En corrélant l’empreinte immunitaire de la tumeur au pronostic des patientes grâce à l’algorithme, nous espérons, en fonction de leur risque, favoriser leur participation à de futures études cliniques incluant des femmes atteintes de cancers du sein triple négatif", précise Stefan Michiels, responsable de l'équipe Oncostat à Gustave Roussy.  

L’analyse a été menée à partir des données individuelles de 2 148 patientes issues de 9 études réalisées dans plusieurs pays, portant sur des patientes atteintes d'un cancer de sein. L’objectif principal était d’examiner la valeur pronostique de l’empreinte immunitaire, c’est-à-dire la présence de lymphocytes dans l’environnement extra-cellulaire de la tumeur chez les patientes atteintes d’un cancer du sein triple négatif primitif, de stade précoce.

Les résultats démontrent que plus le taux de lymphocytes est élevé dans la tumeur au moment du diagnostic, meilleure est la survie de ces patientes après une chimiothérapie adjuvante à base d'anthracycline. Ils soutiennent l’intégration du calcul du score biomarqueur sTILS dans un modèle pronostique pour les patientes atteintes d’un cancer du sein triple négatif de stade précoce.

Un outil de calcul à la disposition des professionnels

L’outil de calcul du score du biomarqueur est mis gratuitement à la disposition de la communauté médicale, afin de pouvoir proposer aux patientes, en fonction de leur risque, d’intégrer des études cliniques futures. ► Accéder à l'outil de calcul

L'étude a principalement été menée par l’équipe Oncostat à Gustave Roussy (Inserm U1018, Université Paris-Sud, Université Paris-Saclay), le Service de Biostatistique et d’Epidémiologie à Gustave Roussy et le Peter MacCallum Cancer Centre à Melbourne, Australie (Translational Breast Cancer Genomics Laboratory), en partenariat avec Unicancer. Le projet a bénéficié du financement de l’ANR et du CGI (RHU MyPROBE, ANR-17-RHUS-0008).

* Les cancers du sein dits triple négatif se caractérisent par l’absence à la surface de la tumeur de récepteurs hormonaux (progestérone et œstrogène) et de protéine de surface caractéristique (HER2) ; ces trois protéines sont des cibles des traitements innovants (trastuzumab, thérapies ciblées et hormonothérapie). Ils représentent 15 % des cancers du sein et sont de mauvais pronostic. Les possibilités de traitement restent limitées aux chimiothérapies classiques qui s’avèrent inefficaces chez environ la moitié des patientes.  

Pour en savoir plus

► Lire l'étude publiée dans le Journal of Clinical Oncology