Septembre marque aussi le mois de sensibilisation et de lutte contre les cancers gynécologiques. L’occasion d’inviter toutes les femmes à s’informer sur le dépistage, les signes d’alerte, la prise en charge de ces cancers et les espoirs de la recherche.
Les cancers du col de l’utérus, de l’ovaire, des trompes, de l’endomètre sont les principales localisations des cancers de l’appareil génital féminin. Les cancers de la vulve et du vagin, plus rares, représentent moins de 5 % des cancers gynécologiques. Près de 15 000 nouveaux cas de ces tumeurs gynécologiques sont diagnostiqués en France chaque année.
Cancers de l’ovaire : il est le 8e cancer le plus fréquent en France avec 5200 nouveaux cas annuels. Le cancer épithélial de l’ovaire (90 % des cas) atteint plus fréquemment les femmes après la ménopause puisque l’âge moyen au diagnostic est de 62 ans. Il peut être longtemps asymptomatique, ce qui explique pourquoi une majorité de ces cancers sont détectés à un stade avancé. Les tumeurs non épithéliales, ou malignes rares ovariennes, touchent plutôt des femmes jeunes et sont généralement découvertes à un stade précoce. Une anomalie génétique héréditaire, telle qu’une mutation des gènes BRCA1 ou 2, est un facteur de risque important.
Cancers du col de l’utérus : 3000 femmes sont chaque année atteintes d’un cancer du col de l’utérus en France. Dans 70 à 90 % des cas, le cancer du col de l’utérus est lié à une infection virale causée par le papillomavirus humain (HPV), un virus très contagieux présent sur les muqueuses et tissus et sexuellement transmissible. Il en existe une centaine de souches différentes, dont une variété oncogène. Il disparaît spontanément la plupart du temps. Les lésions ne se manifestent généralement par aucun symptôme. Quand des signes apparaissent, le cancer est souvent diagnostiqué tardivement et plus difficile à traiter. Le préservatif ne permet pas de s’en protéger complètement.
Cancers de l’endomètre : avec près de 8000 nouveaux cas par an, le cancer de l’endomètre est le cancer gynécologique le plus fréquent après le cancer du sein en France. Cette pathologie touche surtout les femmes après la ménopause. Son principal symptôme est l’apparition d’un saignement vaginal après la ménopause ou des saignements inhabituels pour les femmes qui ne sont pas encore ménopausées.
Pour prévenir le cancer du col de l’utérus, des frottis de dépistage réguliers par le médecin-gynécologue sont proposés et pris en charge par l’Assurance maladie pour toutes les femmes âgées de 25 à 65 ans. Ce dépistage consiste à rechercher les cellules anormales et détecter d’éventuelles lésions précancéreuses au niveau du col de l’utérus avant qu’elles n’évoluent en un cancer, améliorant ainsi les chances de guérison.
Chaque année en France, 6 400 nouveaux cas de cancers sont attribuables aux infections liées aux papillomavirus humains. Pourtant, la vaccination contre les papillomavirus est un moyen efficace et complémentaire au dépistage pour limiter le risque de cancer du col de l’utérus. Elle est recommandée aux jeunes filles et jeunes garçons entre 11 et 14 ans. Un rattrapage vaccinal est possible entre 15 et 19 ans.
Il n’existe pas de test de dépistage efficace ni de dépistage organisé du cancer de l’ovaire. Néanmoins, un suivi gynécologique régulier et une consultation en cas de symptômes et/ou douleurs atypiques sont recommandés. Certains signes particuliers comme la survenue de saignements anormaux, la présence d’une gêne abdominale, de douleurs pelviennes et/ou une augmentation du volume abdominal doivent amener à consulter son médecin.
Gustave Roussy assure le diagnostic (en cas de lésions suspectes au dépistage) et le traitement des lésions précancéreuses et cancéreuses grâce à une prise en charge pluridisciplinaire. Le Comité de gynécologie a également développé une expertise dans la préservation de la fertilité des femmes atteintes d’un cancer gynécologique. Pour pallier les troubles de la sexualité liés à la maladie et à ses traitements, Gustave Roussy a mis en place une consultation de santé sexuelle dédiée aux patientes, lieu d’écoute et d’échanges.
Les traitements, discutés en Réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) de gynécologie, peuvent être les suivants :
Les espoirs de la recherche et des essais cliniques
Pour dépister plus tôt les cancers gynécologiques et trouver de nouveaux traitements efficaces dans les récidives, l’expertise de haut niveau des équipes de recherche est essentielle. Le laboratoire de recherche sur les cancers gynécologiques de Gustave Roussy, dirigé par le Dr Alexandra Leary, travaille depuis plusieurs années autour de programmes phares avec un axe triple :
De nombreuses avancées thérapeutiques ont été réalisées, notamment en combinant des immunothérapies prometteuses dans plusieurs cancers gynécologiques.
► Pour en savoir plus
Plusieurs essais cliniques de phase I/II ont été ouverts à Gustave Roussy dans le traitement des différents cancers gynécologiques.
► Consulter la liste des essais cliniques en gynécologie.