Complications tardives
Comprendre et prévenir les complications tardives
Grâce aux progrès thérapeutiques de ces dernières décennies, 80 % des enfants et adolescents guérissent de leur cancer. Mais souvent au prix de lourdes séquelles. Diverses complications tardives et des seconds cancers liés au cancer et ses traitements peuvent survenir durant toute la vie, et parfois à très long terme, jusqu’à cinquante ans après la fin des traitements, et cela chez deux tiers des patients guéris. Parmi ces effets à long terme, les insuffisances cardiaques, les infarctus et les accidents vasculaires cérébraux impactent de façon sévère la vie des adultes guéris d'un cancer pédiatrique et sont responsables d'environ 15% de la mortalité tardive (non liée au premier cancer).
Pour limiter et anticiper ces complications, les équipes de Gustave Roussy œuvrent sans relâche à mieux comprendre leurs causes et leurs délais d’apparition. Mais, malgré de belles avancées, les alternatives restent encore trop peu nombreuses : il s’agit ainsi souvent d’adapter les doses et modalités d’administration, en particulier chez les plus jeunes. D’où la nécessité d’accélérer le développement de nouveaux médicaments plus efficaces et moins toxiques.
Dès 2012, Gustave Roussy a créé en France la première consultation de suivi pour adultes guéris d'un cancer pédiatrique. Pour 15 à 20% des patients ayant consulté depuis, une complication a été dépistée, nécessitant un traitement.
Grâce à la générosité des donateurs et des mécènes de l’Institut, de nouvelles découvertes ont été rendues possibles à Gustave Roussy ces trois dernières années :
- L’étude COROCAN évalue la quantité de calcium présent dans les artères coronaires de patients exposés à des séquelles cardiaques, afin de dépister les complications cardio-vasculaires à un stade précoce et de proposer une prise en charge personnalisée.
- L’étude épidémiologique Ototoxicité a mis en évidence un risque accru de baisse de l’audition dès l’administration de faibles doses d’irradiation.
- D’autres résultats ont montré qu’un grand nombre de patients ayant reçu une chimiothérapie à haute dose pour un neuroblastome métastatique présentaient fréquemment au moins une pathologie sévère, en particulier des risques de stérilité et de toxicité auditive sévère. De précieuses informations, indispensables pour progresser dans la compréhension des complications et guérir toujours mieux
« Nous ne relâcherons aucun effort pour trouver des solutions aux cancers de mauvais pronostic. Et pour ceux que nous parvenons à soigner, nous ne saurions nous satisfaire des progrès acquis au prix d’importantes séquelles et d’un accroissement du risque de cancers ultérieurs. Nous devons développer de nouveaux médicaments moins toxiques : c’est l’une des priorités de Gustave Roussy. »
Dr Brice Fresneau, responsable du programme Complications tardives de Gustave Roussy