Réseau ITAC en immunologie
Le projet de réseau ImmunoThérapies, Auto-immunité et Cancer (ITAC), est l’un des 9 Domaines d’Intérêt Majeur (DIM) à avoir été sélectionnés par le Conseil scientifique de la Région Ile-de-France pour la période 2022-2026. Il est coordonné par la Pr Caroline Robert, cheffe du service de dermatologie, directrice de recherche Inserm à Gustave Roussy et professeur à l’université Paris-Saclay, et le Pr Xavier Mariette, chef du service de rhumatologie et directeur de recherche Inserm à l’hôpital du Kremlin-Bicêtre (AP-HP). Son objectif est de créer le premier écosystème intégré autour de l’immunologie regroupant des experts de différentes disciplines : le cancer, les maladies auto-immunes, et l’immunothérapie.
Les DIM ont pour vocation de soutenir la recherche sur des projets porteurs, structurants et innovant, ainsi que d’accroître l’attractivité des laboratoires du territoire francilien, tout domaine scientifique confondu. ITAC a l’ambition de devenir le premier immunopole positionné au carrefour de trois domaines que sont le cancer, les maladies auto-immunes et l’immunothérapie.
Les immunothérapies sont devenues le « gold standard » pour le traitement de nombreux cancers. Mais ces thérapeutiques peuvent provoquer des maladies auto-immunes avec un effet miroir puisque certaines de ces pathologies auto-immunes sont traitées par des immunothérapies suppressives pouvant entraîner un cancer. Le principal objectif d’ITAC est de soutenir et fédérer un réseau d’experts francilien capable de répondre aux questions communes posées par l’avènement des immunothérapies anticancéreuses et de mieux comprendre les maladies auto-immunes.
Un triple axe de recherche autour de la modélisation par intelligence artificielle
- Explorer les mécanismes immunologiques (communs ou opposés) mis en jeu dans la cancérogenèse et les réponses aux immunothérapie anticancéreuses, ainsi que dans la maladie auto-immune inflammatoire à risque accru de cancer. L’un des objectifs attendus est l’identification de signatures immunologiques des tissus cancéreux, inflammatoires et sains et de pouvoir prédire pour un patient donné son risque de développer un effet auto-immun au cours d’une immunothérapie et le risque de cancer chez les patients traités par immunosuppresseurs pour une maladie auto-immune.
- Innovations diagnostiques et thérapeutiques fondées sur l’utilisation de nouveaux outils de modélisation du cancer comme les organoïdes ou les sphéroïdes de tumeurs ou d’organes cibles de maladies auto-immunes. Des techniques innovantes de culture cellulaire seront utilisées pour concevoir et tester à large échelle de nouvelles immunothérapies anticancéreuses ou anti-inflammatoires.
- Essais cliniques et nouvelles prises en charge patients : la mise en place d’essais thérapeutiques évaluant de nouvelles immunothérapies ou de nouvelles associations avec, par exemple, des anti-cytokines inflammatoires (TNF, IL-6, IL-13), permettra le développement de traitements anticancéreux ou à visée immunologique.
La modélisation par intelligence artificielle intègrera l’ensemble des paramètres cliniques, biologiques et environnementaux grâce à l’implication de mathématiciens, data scientists, et épidémiologistes utilisant des méthodes d’apprentissage automatique par deep learning appliquées aux données partagées et collectées dans le cadre du DIM. L’objectif sera de développer des modèles capables de prédire les réponses aux traitements et leurs effets secondaires.
Création d’une banque de données clinico-biologiques et de deux plateformes expérimentales
Pour créer cet écosystème d’experts pluridisciplinaires, les premiers projets visent à créer deux plateformes expérimentales ouvertes aux équipes de recherche partenaires du réseau et une banque de données :
- Une infrastructure digitale de recherche en Immuno-Onco-Auto-Immunité couplée à une collection biologique hautement caractérisée.
- Une plateforme d’analyses immunologiques de pointe se focalisant sur l’analyse au niveau transcriptomique, épitranscriptomique, métabolomique et protéomique de tissus issus de patients atteints de cancers ou de maladies auto-immunes ayant développé des cancers.
- La création d’une base de données interopérable ITAC (rétrospective et prospective). C’est l’un des projets structurants de ce programme. Elle permettra de promouvoir la recherche en immunothérapie et cross fertiliser les deux secteurs applicatifs que sont l’oncologie et les maladies auto-immunes en intégrant les bases de données existantes. Déployée dans les centres recruteurs, cette base de données évoluera de manière dynamique dans le temps en intégrant l’apprentissage de données épidémiologiques, environnementales et nutritionnelles. Elle a vocation à s’ouvrir à des initiatives nationales et européennes.
ITAC associe :
- 4 grands organismes de recherche : l’Inserm, le CNRS, le CEA et l’INRAe.
- 4 établissements d’enseignement supérieur : l’Université Paris Saclay, Centrale-Supélec, l’Université de Paris et Sorbonne-Université.
- 8 hôpitaux : Bicêtre, Paul Brousse, Saint Louis, Saint Antoine, Pitié Salpêtrière, Cochin, l’Institut Curie et Gustave Roussy, ainsi qu’Unicancer.
- Une quarantaine de laboratoires académiques et industriels, sociétés de biotechnologie, pôles de compétitivité et une trentaine d’associations de patients sont également associés pour créer des synergies autour d’équipes de recherche translationnelles et cliniques de premier plan.