Adresse

Gustave Roussy
114, rue Édouard-Vaillant
94805 Villejuif Cedex - France

Standard

Tel : +33 (0)1 42 11 42 11

Urgences

Avant toute venue aux urgences, il est impératif de téléphoner au (0)1 42 11 42 11. En cas de venue sans appel préalable, vous serez transféré dans un autre hôpital.

GUSTAVE ROUSSY
1er centre de lutte contre le cancer en Europe, 4 000 professionnels mobilisés

Le 22 octobre 2023

ESMO 2023

Un vaccin thérapeutique booste la réponse antitumorale dans les tumeurs malignes des glandes surrénales

Une nouvelle approche thérapeutique à base d'un vaccin (EO2401) combiné à une immunothérapie (nivolumab) a montré des résultats prometteurs chez des patients atteints de cancers des glandes surrénales, les corticosurrénalomes et les phéochromocytomes-paragangliomes malins. Les résultats intermédiaires de l’étude Spencer ont été présentés à l’ESMO 2023 en session orale par le Dr Éric Baudin, chef du comité Tumeurs endocrines à Gustave Roussy.

Développé par la start-up française Enterome, l’EO2401 est un vaccin peptidique qui exprime trois antigènes, ressemblant aux antigènes tumoraux exprimés par les cellules des tumeurs surrénaliennes. L’objectif de ce vaccin thérapeutique est de stimuler la réponse immunitaire des patients notamment la réponse des lymphocytes T cytotoxiques pour détruire les cellules tumorales. L’immunothérapie par nivolumab est administrée conjointement pour amplifier cette réponse lymphocytaire.

Les patients ayant participé à l’étude Spencer sont atteints d’un certain type de tumeurs malignes des glandes surrénales. Les deux tumeurs, bien distinctes, sont les corticosurrénalomes dont l’origine est le cortex surrénalien (à la périphérie de la glande) et les phéochromocytomes-paragangliomes dont l’origine est la partie interne de la glande surrénale. Ces pathologies rares, voire très rares, touchent environ une personne par million d’habitants. Pour participer à l’étude, les patients devaient en outre présenter le phénotype immunitaire HLA-A2 présent dans la moitié de la population française.

Le vaccin puis l’immunothérapie étaient administrés deux fois par mois les deux premiers mois, puis une fois par mois pendant 2 ans ou jusqu’à intolérance ou inefficacité. « Une réponse antitumorale a été observée chez un sous-groupe de patients. Le vaccin a bien induit une réponse lymphocytaire spécifique dirigée contre les antigènes tumoraux qui est associée à la réponse tumorale chez ces patients. Reste maintenant à comprendre pourquoi certains ont une meilleure réponse que d’autres », annonce le Dr Baudin.

Résultats chez les patients atteints de corticosurrénalome

Les corticosurrénalomes malins sont des tumeurs agressives qui rechutent souvent après la chirurgie. Actuellement, la prise en charge thérapeutique standard des patients repose sur le mitotane, un traitement qui provoque la nécrose des tissus surrénaliens, ou/et une chimiothérapie à base de cisplatine. Il n’existe pas d’autre ligne thérapeutique une fois que la maladie progresse après ces traitements chez ces patients. L’immunothérapie ciblant les points de contrôle immunitaire est actuellement la meilleure stratégie de recherche avec « des résultats intéressants mais une réponse tumorale obtenue chez seulement 10 % des patients », ajoute le Dr Baudin.

Les résultats de l’étude Spencer ont montré que chez 33 % des patients (11), il a été retrouvé une stabilisation ou une diminution du volume tumoral avec une durée médiane de réponse de neuf mois. De plus, chez six de ces patients, la réponse tumorale pouvait être prolongée jusqu’à plus de deux ans, parfois même sans autre traitement après le vaccin. La tolérance du traitement était globalement bonne avec des réactions rarement graves au point d'injection chez la moitié des patients et des réactions systémiques plutôt liée à l'immunothérapie qu’au vaccin.

« Ces résultats encourageants doivent être confirmés. Une étude randomisée de phase II est actuellement ouverte. Elle vise à comparer le vaccin seul à l’immunothérapie seule, et à l’association des deux chez 65 patients ; 16 ont déjà été recrutés », commente le Dr Éric Baudin.

Résultats chez les patients atteints de phéochromocytomes-paragangliomes

Les phéochromocytomes-paragangliomes sont caractérisés par une plus grande lenteur évolutive. Chez ces patients, plusieurs traitements sont disponibles, parmi lesquels une chimiothérapie à base d’agent alkylant, une radiothérapie interne vectorisée MIBG ou ciblant les récepteurs de la somatostatine (Lutathera) et une thérapie ciblée, le sunitinib. « Même si on obtient des réponses avec les médicaments actuellement disponibles, on n’obtient pas de guérison. On est donc à la recherche de nouvelles molécules capables de provoquer des réponses prolongées, mais aussi bien tolérées », précise le Dr Baudin. Peu de données sont actuellement disponibles avec l’immunothérapie dans cette pathologie ultra-rare.

Dans l’étude Spencer, 75 % des patients (12) atteints de phéochromocytomes-paragangliomes traités par l’association vaccin/immunothérapie ont vu leur maladie stabilisée sur une durée médiane de plus de 19 mois et une diminution du volume tumoral a été observée chez un de ces patients. Cette durée de stabilisation de la maladie nécessite d’être confirmée sur une plus longue période de suivi.

Promu par Enterome, l’étude Spencer de phase I-II est une étude multicentrique internationale à laquelle ont participé plus de 70 patients atteints de tumeurs malignes des glandes surrénales. L’étude est encore ouverte au recrutement en ce qui concerne les corticosurrénalomes.

Les explications en vidéo

Cette vidéo est hébergée par Youtube. Pour la lire sur notre site, il est nécessaire d'autoriser les cookies.
Accepter les cookies

 

Catégorie de la page: