Un programme phare collaboratif pour virtualiser le cancer
Prism est à la fois un projet scientifique révolutionnaire, une structure innovante et un programme porté par le Centre national de médecine de précision en oncologie, labellisé par l’Agence Nationale de la Recherche. Il vise à comprendre les mécanismes moléculaires qui entraînent l’évolution des cancers chez chaque patient. Son objectif est double : Identifier des cibles thérapeutiques individualisées à bloquer et prédire très précocement les cancers les plus difficiles pour mieux les traiter.
Chaque cancer est unique. Grâce à la modélisation des mécanismes biologiques et aux progrès de la médecine moléculaire, il devient possible d’identifier des cibles spécifiques. Ainsi, les patients bénéficieront des meilleurs traitements, personnalisés en fonction de l’agressivité et de l’évolution de leur cancer et seront orientés, si besoin, vers des thérapies innovantes très précocement. C’est tout l’objectif de la 2e génération de médecine de précision menée à Gustave Roussy dont l’ambition est de pousser l’ultra personnalisation de la prise en charge.
Les explications en vidéo
Une construction personnalisée et modélisée du cancer
Objet scientifique inédit, Prism ambitionne de révolutionner la compréhension des mécanismes biologiques et moléculaires de l’évolution de chaque cancer en identifiant à l’échelle de chaque patient les cibles thérapeutiques à bloquer grâce aux médicaments. Le programme vise également à identifier le meilleur traitement et à prédire le risque de décès chez les patients atteints de cancers difficiles à traiter pour mettre en place des thérapeutiques innovantes dès le diagnostic grâce à de larges essais cliniques proposées le plus en amont possible. L’objectif est de construire un test de diagnostic qui modélise le cancer de chaque patient et son évolution.
Plusieurs groupes de travail ont été créés dans différents champs : évolution du cancer, sous-clones, immunologie, création de cellules tumorales à l’extérieur du patient (organoïdes) et intelligence artificielle. Tous doivent converger vers la création d’un cancer virtuel, soit un ensemble de mécanismes faisant évoluer le cancer visualisé sur écran.
Intelligence artificielle, technologie 3D et biologie moléculaire à la rescousse
Prism s’appuie sur un plan de travail en 4 étapes. Il consiste d’abord, grâce à des méthodes informatiques, à modéliser la biologie du cancer, et plus précisément à identifier les mécanismes de progression du cancer, la réponse immune, les mutations et la réponse aux médicaments complexes. Des organoïdes sont ensuite développés pour modéliser les cancers. La troisième étape est d’identifier précocement les patients à plus haut risque de décès et de prédire la rechute grâce à l’intelligence artificielle. Enfin, les données sont structurées, sécurisées et partagées. Les analyses moléculaires et biologiques multidimensionnelles et le recours aux nouvelles approches mathématiques sont également nécessaires pour intégrer et modéliser les données.
Quatre essais cliniques
Organotreat 01, travaille sur la modélisation avec les organoïdes. Prism Portal est mené pour la détection précoce des patients qui présentent un mauvais pronostic dès le diagnostic. Prism-I ambitionne de modéliser la réponse aux immunothérapies dans le cancer du sein. STING est lui lancé pour la détection des altérations du génome. Ce sont près de 28 chercheurs impliqués autour de ce programme.
Le but est de développer un programme de construction de médicament en trois axes avec une modélisation 3D de médicaments selon le profil du patient (ses goûts, sa capacité d’observance…), une construction de prothèses 3D et la conception de biothérapies personnalisées avec des anticorps conjugués qui n’existent pas encore.
Porté par le Centre national de médecine de précision en oncologie et labellisé par l’Agence Nationale de la Recherche, une première en oncologie, le programme Prism est né d’un consortium moderne intégrant sciences médicales et mathématiques. Il inclut Gustave Roussy, CentraleSupélec et l’Université Paris-Saclay, en partenariat avec l’Inserm. La Fondation ARC pour la recherche sur le Cancer et UNICANCER en sont membres.