Clinicobiome, le programme médico-scientifique qui évalue l’impact du microbiote sur le succès des immunothérapies
Pour accélérer les découvertes sur le microbiote en développant de nouvelles stratégies thérapeutiques pour les malades atteints de cancer.
Composé de centaines de milliards de bactéries, levures et champignons qui peuplent le tube digestif de l’estomac jusqu’au côlon, le microbiote intestinal est parfois considéré comme un organe à part entière. Il est impliqué dans de nombreuses activités : digestive, immunologique et neurologique. L’utilisation d’antibiotiques, le régime alimentaire ou encore le style de vie peuvent avoir une grande influence sur celui-ci, sa diversité et sa richesse en « bons » ou « mauvais » microbes.
Depuis près d’une décennie, l’équipe de la Pr Laurence ZITVOGEL s’intéresse au rôle du microbiote intestinal dans l’apparition et le traitement des cancers. Pionnière dans ce domaine de recherche, son équipe, dirigée au plan clinique par le Dr Lisa DEROSA, a ainsi mis en évidence que, chez certains patients, l’inefficacité des traitements d’immunothérapie et de chimiothérapie était corrélée avec un déséquilibre de leur microbiote intestinal, aussi appelé « dysbiose intestinale ».
En se basant sur ses découvertes et avec le programme médico-scientifique ClinicObiome, Gustave Roussy veut franchir une étape décisive et développer de nouvelles approches thérapeutiques contre le cancer en proposant :
- Une vaste étude épidémiologique comportant des prélèvements biologiques pour mieux diagnostiquer la dysbiose intestinale, ses répercussions sur l’immunité et le métabolisme et sa valeur pronostique (CLINICOBIOME-ONCOBIOTICS).
- Quatre essais cliniques impliquant des interventions centrées sur le microbiote en tant que stratégie initiale ou de recours, pour augmenter de manière significative l'efficacité des traitements.
Ces études permettront :
- D’étudier différentes compositions de microbiote et leurs rôles dans les traitements contre le cancer.
- D’étudier comment certains micro-organismes (bactérie, champignon, archae…) affectent le système immunitaire et le métabolisme des patients.
- De développer des kits de diagnostic rapide de la dysbiose pour prédire la réponse et la résistance aux traitements anti-cancers
- De prouver que les interventions centrées sur le microbiote contournent les résistances aux immunothérapies.