Qu’est-ce que la curiethérapie ?
La curiethérapie est une technique d'irradiation consistant à introduire des sources radioactives fortes (iridium) au contact ou à l'intérieur même de la tumeur. Ce traitement est donc optimal pour cibler directement et avec précision la zone concernée par le cancer sans trop irradier les organes situés à proximité.
La curiethérapie est particulièrement indiquée dans le traitement local des cancers ORL (lèvre, langue, nez), de la peau, de la prostate et des cancers gynécologiques (cancer du col de l’utérus, vagin, endomètre). Pour le traitement du cancer du col de l’utérus non opérable, elle constitue en complément d’une radiothérapie externe la seule alternative thérapeutique pour permettre de délivrer une dose suffisante au niveau de la tumeur.
La curiethérapie est également utilisée dans le traitement local de certaines tumeurs pédiatriques rares :
- Rhabdomyosarcomes génito-urinaires (tumeurs de la vessie, de la prostate, de l’urètre),
- Cancers ORL,
- Sarcomes des membres.
Gustave Roussy est l’un des rares centres experts au monde à proposer cette technique de curiethérapie pédiatrique.
La curiethérapie pédiatrique offre l’avantage de pouvoir cibler efficacement la tumeur tout en épargnant les organes à risque et les séquelles associées à une lourde chirurgie chez des enfants souvent très jeunes. Ce traitement permet également d’éviter l’irradiation externe de la radiothérapie et ses effets à long terme (problèmes de croissance osseuse, séquelles digestives…).
La curiethérapie est un traitement à visée conservatrice, c’est-à-dire qui a pour objectif de guérir le patient mais également de préserver au maximum la fonction et de limiter les séquelles des traitements. C’est pourquoi elle est proposée en alternative à la chirurgie lorsque les séquelles attendues de celle-ci sont importantes.
Les progrès réalisés en imagerie guidée 3D (scanner ou IRM), ces dix dernières années, ont conduit les cliniciens à mieux définir les zones cibles pour la pose des cathéters dans la zone à traiter et à ajuster avec précision les doses optimales à administrer.
Quelques effets indésirables peuvent survenir. Ils sont très variables selon la localisation de la tumeur, le volume traité, le type d’implants posés, la dose totale reçue, et les autres traitements associés. Des patients traités pour un cancer de la prostate peuvent ressentir des troubles urinaires, érectiles et rectaux. Une curiethérapie réalisée au niveau de la peau peut entraîner rougeurs et inflammations. Dans la sphère ORL, des réactions au niveau des muqueuses persistent parfois quelques semaines après la fin du traitement. Le traitement d’un cancer gynécologique est susceptible d’entraîner des séquelles pelviennes, en particulier vaginales.
Près de 500 patients adultes sont traités annuellement par curiethérapie à Gustave Roussy, dont 10 à 15 enfants issus, pour moitié, du monde entier.
Plusieurs types de traitements
On distingue, selon la position des radioéléments par rapport à la tumeur :
- La plésiocuriethérapie : les sources sont placées au contact de la tumeur à irradier, en profitant de l'existence de cavités naturelles, qui servent de réceptacles au matériel radioactif et à ses vecteurs. La curiethérapie endocavitaire la plus répandue est la curiethérapie utéro-vaginale des cancers du col de l’utérus. Il existe également des indications de curiethérapie endo-oesophagienne.
- La curiethérapie interstitielle: les sources sont implantées à l'intérieur de la tumeur, comme par exemple dans une tumeur de langue, de la lèvre, ou de la prostate. Les cancers du col utérin volumineuses nécessitent également le plus souvent une curiethérapie interstitielle pour permettre de délivrer des doses suffisantes à la tumeur résiduelle après radiothérapie externe.
Différentes modalités de délivrance de la dose totale existent :
La curiethérapie à haut débit de dose (HDR) : l’irradiation est délivrée sous forme de séances de quelques minutes de façon répétée (entre 2 et 10 fois), à raison d'une à 2 séances par jour. Ce type de traitement peut être délivré en ambulatoire ou nécessiter une hospitalisation, en fonction des situations cliniques et de la nécessité ou pas d’une anesthésie générale pour la mise en place du matériel vecteur non radioactif.
La curiethérapie à débit de dose pulsé (PDR) est une technique délivrant la dose totale sous forme de pulses horaires durant de 5 à 45 minutes, 24 h sur 24. Cette technique est notamment utilisée en pédiatrie.
Dans le traitement des tumeurs de la prostate à ultra bas débit de dose, des grains d’iode 125 sont mis en place sous anesthésie et laissés dans l’organisme de façon définitive.
Lorsqu’une hospitalisation est nécessaire (de quelques jours à une semaine), celle-ci a lieu au sein du service Indre-et-Loire au 3ème étage en chambre seule protégée.