Premiers patients traités par radiothérapie de contact
La radiothérapie de contact permet de limiter le recours à une chirurgie pouvant nécessiter la mise en place d’une poche de stomie pour certains cancers du rectum, ou une chirurgie potentiellement invasive pour certains cancers de la peau.
Quatre premiers patients ont été traités à Gustave Roussy mardi 25 juin avec le nouvel équipement de radiothérapie de contact Papillon +. « Il s’agit d’un geste très technique en termes de réalisation, mais dont les bénéfices pour les patients sont importants », explique le Dr Jérôme Durand-Labrunie, oncologue radiothérapeute.
« Combinée à une chimioradiothérapie, la radiothérapie de contact dans le cancer du rectum permet d’éviter son ablation dans 97 % des cas si la tumeur est inférieure ou égale à trois centimètres. En comparaison, avec ce même type de tumeurs, la chimioradiothérapie seule permet d’éviter une ablation dans seulement 63 % des cas », poursuit-il, et d’ajouter : « Concernant les cancers de la peau, notamment situés au niveau du visage, cette technologie évite le recours à une chirurgie mutilante de la lèvre, ou de la paupière ».
Un essai clinique pour étendre son indication
Actuellement, la radiothérapie de contact s’adresse aux patients atteints d’un cancer du rectum dont la tumeur n’excède pas les 3 cm. Pour étendre son champ d’application et continuer à faire avancer la lutte contre ce type de cancer, un essai clinique randomisé multicentrique piloté par Gustave Roussy a ouvert.
Intitulé TRESOR, cet essai de phase III évalue l’efficacité de la radiothérapie de contact par rayons X pour la préservation du rectum chez les patients présentant une tumeur au niveau du rectum allant de 3,5 à 6 cm. Il est en cours de recrutement, et doit durer cinq ans et demi.
La radiothérapie de contact
Papillon + est un appareil de radiothérapie de contact à rayons X, développé par la société française Clerad. Il s’agit d’une machine à très haut débit de doses, qui permet de délivrer 20 grays par minutes (Gy/min), conformément aux recommandations actuelles, limitant le temps de traitement pour les patients. Son remboursement est approuvé par l’Assurance maladie dans le traitement des cancers du rectum de trois centimètres ou moins et des cancers de la peau.
Gustave Roussy est le quatrième centre en France à se doter de cet appareil pour traiter les cancers du rectum. Son utilisation repose sur trois séances pour les cancers du rectum, et six séances d’une minute chacune pour les cancers de la peau.