Chaque année en France, près de 190 000 femmes découvrent qu’elles sont touchées par un cancer, selon les chiffres de l’Institut national du cancer (Inca). Parmi ces milliers de tumeurs détectées, certaines ont la particularité de toucher exclusivement ou quasi-exclusivement des femmes, nécessitant une prise en charge spécifique, ainsi que des professionnels de santé dédiés.
Gustave Roussy, premier centre de lutte contre le cancer en France et en Europe, est reconnu pour son expertise dans la prévention, le dépistage et la prise en charge des cancers féminins.
Un cancer du sein résulte d’un dérèglement de certaines cellules mammaires, qui se multiplient et forment une masse, aussi appelée tumeur. Les cancers du sein apparaissent majoritairement dans les cellules qui tapissent les canaux lactifères, qui transportent le lait des glandes au mamelon. On parle alors de carcinome canalaire. Un carcinome lobulaire prend lui naissance dans les cellules des lobules, qui sont les glandes productrices de lait. D’autres types de cancer du sein existent, plus rares, comme le cancer inflammatoire du sein, la maladie de Paget du sein, ou encore le cancer du sein triple négatif.
En 2023, plus de 60 000 nouveaux cas de cancer du sein ont été détectés en France, faisant de ce type de tumeur le plus important chez les femmes, et donc le plus répandu des cancers féminins. Il est responsable d’encore 12 000 décès par an dans l’Hexagone. À noter que bien que se développant dans plus de 99 % des cas chez les femmes, les hommes peuvent également être touchés par un cancer du sein.
Selon les chiffres de l’Assurance maladie, le cancer du sein représente 33 % des cas de cancers de la femme, et plus de 80 % des cas se déclarent après 50 ans, avec un âge moyen du diagnostic à 64 ans.
Près de 90 % des femmes touchées par un cancer du sein en France guérissent. Mais certaines, porteuses de formes plus agressives de la maladie, présentent des chances de rémission plus faibles. Ainsi, 15 % des cancers du sein en France sont triple négatif, ce qui signifie que les tumeurs ne présentant pas de récepteurs hormonaux (progestérone et œstrogène) et à la protéine HER2, rendent ces cancers inéligibles aux traitements par hormonothérapie ou par inhibiteurs de la protéine HER2.
Le programme Interception de Gustave Roussy a pour objectif d’identifier au plus tôt les personnes à risque augmenté de cancer afin de leur proposer une prévention personnalisée et de mieux les prendre en charge, dans le cadre d’une collaboration ville-hôpital.
Un parcours adapté aux personnes à risque augmenté de cancer du sein est notamment proposé, pour les femmes qui ont une prédisposition génétique (mutation BRCA1, BRCA2, PALB2), celles ayant reçu de la radiothérapie au thorax avant l’âge de 25 ans, avec une importante histoire familiale de cancer du sein, ou qui sont identifiées comme à risque augmenté estimé par un score composite.
Parallèlement, Gustave Roussy a célébré en 2024 les 20 ans du diagnostic du sein en un jour, ouvert aux femmes présentant une anomalie mammaire détectée lors d’un examen radiologique ou d’un examen clinique, et suspectées de lésion maligne. Les examens nécessaires à la pose d’un diagnostic sont condensés sur un même lieu et lors d’une seule journée.
Après la pose d’un diagnostic, l'équipe de pathologie mammaire de Gustave Roussy intervient pour la prise en charge complète du traitement des cancers du sein : chirurgie, chirurgie reconstructrice, chimiothérapie, radiothérapie, thérapies ciblées, immunothérapies, suivis post-thérapeutiques et soins de support. Le comité peut également orienter les patientes vers des essais cliniques ouverts à Gustave Roussy.
Les cancers gynécologiques concernent l’ensemble des cancers qui se développent dans les organes génitaux de la femme. Ils regroupent :
L’ensemble de ces pathologies sont prises en charge à Gustave Roussy, au sein du comité gynécologique.
La prévention des cancers gynécologiques passe principalement par la sensibilisation à la vaccination contre le papillomavirus humain, ou HPV. Ce virus est responsable de 99,7 % des cancers de l’utérus, de 75 % des cancers du vagin, et de 69 % des cancers de la vulve. Bien qu’un vaccin efficace et bien toléré existe contre les infections les plus graves, c’est-à-dire celles à l’origine des lésions précancéreuses et des cancers, le taux de couverture vaccinale en France est insuffisant, de l’ordre de 40 % des femmes. Tous les ans, 30 000 lésions précancéreuses et 8 000 cancers liés à des infections au papillomavirus pourraient être évités dans l'Hexagone si le taux de vaccination de la population, garçons et filles, dépassait les 80 %.
Concernant le diagnostic des cancers gynécologiques, Gustave Roussy propose un parcours InstaDiag Gynéco dont l’objectif de diagnostiquer et proposer une prise en charge rapide et adaptée aux patientes ayant des résultats suspects à un examen réalisé en ville. L’ensemble des rendez-vous nécessaires au diagnostic, avec une équipe pluridisciplinaire, sont regroupés sur une (pour les cancers du col, de la vulve et de l’endomètre) à deux semaines (pour une carcinose péritonéale).
Lorsque le diagnostic est posé, le traitement du cancer gynécologique peut reposer sur de la chirurgie, de la chimiothérapie, ainsi que de la radiothérapie et de la curiethérapie. L’immunothérapie est également proposée aux patientes atteintes d’un cancer du col de l’utérus, qui est devenue le traitement standard dans cette pathologie.
Le comité de gynécologie de Gustave Roussy a développé une expertise dans la préservation de la fertilité ainsi que dans la prise en charge des cancers gynécologiques durant la grossesse. L’Institut fait également partie des centres-experts nationaux labellisés par l’Institut National du Cancer pour le traitement des tumeurs malignes rares gynécologiques ou ovariennes (TMRG/TMRO). Elles doivent être différenciées des formes tumorales communes et, par conséquent, nécessitent des traitements spécifiques. Enfin, Gustave Roussy est membre des réseaux RePPS et NetSarc, spécialisés dans le diagnostic et la prise en charge des sarcomes.
(1) - L’ensemble des chiffres sont issus de : “Estimations nationales de l’incidence et de la mortalité par cancer en France métropolitaine entre 1990 et 2018” - Volume 1 Tumeurs solides. Santé publique France, juillet 2019.