Le mélanome est la forme du cancer de la peau la plus rare mais aussi la plus grave. En 2018, il a touché plus de 15 000 personnes et provoqué plus de 1900 décès. Bien que la recherche sur le mélanome ait récemment progressé, notamment grâce à l'immunothérapie, il est important de poursuivre les efforts afin de prédire l'efficacité des traitements, mieux comprendre les mécanismes de la résistance aux médicaments et améliorer le taux de guérison des stades avancés.
Le professeur Caroline Robert, chef du service de dermato-oncologie de Gustave Roussy, et son équipe occupent une place importante dans la recherche mondiale sur le mélanome, dont la forme métastatique peut être rapidement fatale. Avant 2011, date de la mise sur le marché de la première immunothérapie efficace, l’espérance de vie d’un patient atteint d’un mélanome métastatique était de moins d’un an.
Aujourd’hui, grâce aux avancées de leurs recherches, le taux de survie à un an est de plus de 70 % et presque la moitié des patients sont encore en vie cinq ans après le diagnostic, ce qui représente un formidable progrès dans l’histoire de la cancérologie.
L’objectif de l’équipe de recherche du professeur Caroline Robert est d’étudier les mécanismes de résistance aux nouvelles thérapies (thérapies ciblées et immunothérapies) pour améliorer le taux de guérison des patients. Une fois ces mécanismes élucidés, les chercheurs parviendront à mieux les déjouer en développant de nouvelles molécules et pourront déterminer pour chaque patient quelle thérapie innovante sera la plus efficace pour lui.
Les thérapies ciblées désignent les médicaments utilisés pour bloquer certains mécanismes moléculaires impliqués dans le développement des cellules cancéreuses. Une combinaison de deux traitements ciblés parvient à prolonger la vie de 60 % des patients. Mais seuls 20 % d’entre eux guérissent. Chez les autres, le traitement fonctionne mais 10 % des cellules tumorales parviennent à résister et à proliférer, provoquant la rechute des patients. A
L'immunothérapie quant à elle consiste à utiliser les défenses immunitaires de l’organisme pour qu’elles s’attaquent aux cellules cancéreuses et les détruisent. Les immunothérapies parviennent à bloquer les mécanismes freinant l’action du système immunitaire. Elles sont efficaces chez 50% des patients, mais des cellules parviennent à résister et à provoquer une rechute pour l’autre moitié.
En novembre 2018, des chercheurs de l'Inserm, du CNRS, de l'Université Paris-Sud, de Gustave Roussy et de l'Institut Curie ont mis en évidence le complexe eIF4F, qui pourrait prédire l'efficacité de l'immunothérapie chez un patient. Notre équipe cherche maintenant à identifier des médicaments capables de bloquer le mécanisme de résistance aux immunothérapies, tout en préservant l’efficacité du système immunitaire.
Détecté à un stade peu développé, le mélanome peut la plupart du temps être guéri. La prévention et la surveillance de sa peau sont donc primordiaux.
Selon l'Institut National du CAncer, 70 % des mélanomes sont liés à des expositions excessives au soleil. il est donc conseiller :
Au moins une fois par trimestre, il est recommandé d'effectuer un auto-examen de la peau pour détecter tout signe suspect d’un grain de beauté différent des autres ou qui change d’aspect grâce à la méthode ABCDE :
En cas de doute, il est important de consulter.
Votre soutien est déterminant pour nos équipes afin d'identifier de nouveaux marqueurs biologiques du mélanome métastatique, de comprendre les résistances aux traitements innovants et d'ouvrir un plus grand nombre d’essais cliniques précoces pour donner accès plus rapidement aux nouvelles thérapies développées en laboratoire.
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