La prestigieuse revue Nature vient de publier les résultats d'une étude majeure démontrant l'évolution génomique du cancer du sein entre le moment où la tumeur est localisée et le stade avancé métastatique et mettant en évidence deux processus responsables de cette évolution.
Cette étude est le fruit d'une belle collaboration entre Gustave Roussy et plusieurs centres de lutte contre le cancer (Institut Paoli-Calmettes Institut de Cancérologie de l'Ouest Centre Léon Bérard Centre Eugene Marquis Institut Bergonie Institut Claudius Regaud - IUCT Oncopole Institut Curie), Unicancer, l'Inserm, le CNRS, l’hôpital universitaire de Bâle et l'université de Berne.
Cette étude a pu être menée grâce aux soutiens de l’Institut national du cancer, de la Fondation ARC pour la recherche sur le cancer, d’Odysséa, du RHU Myprobe et de la Breast cancer research foundation.
Dès lors que le cancer devient métastatique, le pronostic des femmes atteintes d'un cancer du sein devient moins bon. Quelques études préliminaires faisaient soupçonner une évolution génomique du cancer lorsque celui-ci se dissémine et que des métastases apparaissent.
Menée sur plus de 600 femmes, cette nouvelle étude confirme cette hypothèse et démontre que la génomique d’un cancer localisé n’est pas représentative des cancers du sein les plus avancés.
Les cancers du sein métastatiques sont donc plus complexes génétiquement que la tumeur primitive et comportent plus de mutations et de clones. Deux grands processus responsables de cette évolution ont été découverts grâce à cette étude : l'activation d’une des protéines APOBEC et une augmentation d'un défaut de réparation de l'ADN.
APOBEC est une protéine jouant un rôle dans les infections virales, notamment dans la progression du VIH. Dans le cancer, cette protéine s’active et provoque l’évolution génomique tumorale. Plus cette protéine est active, plus rapidement le cancer métastatique évolue.
La tumeur acquiert par ailleurs des mutations qui empêchent la réparation de l’ADN. Le génome tumoral qui devient hypermuté provoque alors l’apparition de dix altérations génomiques considérées comme cibles thérapeutiques potentielles, dont certaines font actuellement l’objet d’un développement de nouveaux médicaments . D’autres correspondent à de nouveaux gènes mutés jusqu’alors non identifiés.
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