Etudier l’interaction entre les cellules tumorales et immunitaires est d'une importance majeure pour mieux comprendre le développement des cancers pédiatriques et trouver des nouvelles cibles thérapeutiques. Parmi les cellules immunitaires identifiées au sein des tumeurs pédiatriques, les macrophages sont les cellules les plus abondantes et pourraient avoir un rôle clé dans cette interaction.

Un organoïde est formé à partir de cellules souches humaines pluripotentes et peut être défini comme une structure semblable à un organe en 3D (ex. mini-cerveau, mini-rein, etc). Récemment, des organoïdes ont été développés pour étudier plusieurs types de cancer, notamment le cancer du pancréas, du cerveau, de la prostate, du foie, gastro-intestinal, du sein, de la vessie, et des ovaires. A l'aide de cellules souches pluripotentes, il est aussi possible de générer des macrophages fonctionnels dans différents tissus. 

L’objectif de cette étude cognitive est de générer des immuno-organoïdes (organoïdes + macrophages + autres cellules du système immunitaire) à l'aide de cellules souches pluripotentes induites à partir de tissus (par exemple, les fibroblastes de la peau) de patients pédiatriques ayant un cancer.

La biopsie de la peau (de la taille d’un grain de riz) et de la tumeur, ainsi qu’une prise de sang, seront collectés lors de soins standards, notamment lors d’une intervention chirurgicale déjà prévue (ex. pose d’un cathéter veineux central, biopsie/chirurgie tumorale, dérivation ventriculo-péritonéale, etc.). La biopsie de la peau sera effectuée sur le site de l'intervention afin d'éviter toute cicatrice supplémentaire.

Nous proposons cette étude aux patients âgés de moins de 25 ans avec une tumeur cérébrale, une tumeur rénale, un neuroblastome ou un sarcome.

Cela nous permettra d’identifier et caractériser le rôle des macrophages dans le développement des cancers pédiatriques, avec l’objectif de trouver des nouvelles cibles thérapeutiques qui nous permettront de modifier le comportement des macrophages afin de déclencher une réponse immunitaire  efficace contre la tumeur.

Dans le futur, ces immuno-organoïdes permettront aussi d’évaluer l’efficacité de plusieurs traitements oncologiques (« avatar des patients ») afin de proposer à chaque patient le traitement le plus adapté en cas de récidive après le traitement de première ligne.