Cancer différencié de la thyroïde à bas risque de récidive loco-régionale
En l’absence de ganglion suspect à l’échographie pré-opératoire, la place d’une chirurgie des ganglions (ou « évidement ganglionnaire » ou encore « curage ») pour les cancers de la thyroïde reste controversée. Il n’est pas certain que cette pratique apporte un bénéfice en termes de guérison d’une maladie qui a déjà un taux de guérison élevé. C’est pourquoi, il existe actuellement deux approches en France : faire une thyroïdectomie totale seule ou bien associée dans le même temps opératoire à l’ablation des ganglions autour de la thyroïde.
Notre hypothèse est qu’il n’y a pas de différence entre les deux approches mais nous souhaitons les comparer dans le cadre d’une étude scientifique pour savoir ce qu’il conviendra de faire dans l’avenir.
Nous proposons cette étude pour les cancers de la thyroïde dits « à bas risque de récidive » ou pour les nodules suspects d’être cancéreux, entre 11 et 40 mm sans ganglion suspect sur le bilan échographique pré-opératoire.
Pour les patients qui participent à cette étude, le chirurgien effectuera une thyroïdectomie totale comme réalisée en pratique courante. Puis - à condition que le diagnostic de cancer soit confirmé par l’examen extemporané pour les nodules suspects - il procédera à un tirage au sort : soit il réalisera une chirurgie des ganglions, soit il ne la réalisera pas.
50% des patients auront une chirurgie avec évidement ganglionnaire et 50% des patients auront d’une chirurgie sans évidement ganglionnaire.
Dans les 4 mois après l’opération, tous les patients auront un traitement avec une gélule d’iode radioactif, qui est le traitement habituel de ces tumeurs. Ensuite, les patients seront suivis tous les ans pendant 5 ans. A chaque consultation, il y aura le suivi habituel de ces tumeurs, avec une échographie et une prise de sang, et pour l’étude les patients auront à répondre à un questionnaire sur leur qualité de la vie.
Il y a 29 centres hospitaliers spécialisés et centres de lutte contre le cancer en France qui participent à cette étude, avec l’objectif d’inclure un total de 628 patients en 3 ans.