Le Chef de l’Etat a annoncé, le 28 février dernier, la mise en place d’une campagne de vaccination au collège contre le papillomavirus humain (ou HPV en anglais). Cinquième cause de cancer dans le monde, le HPV est surtout connu pour être responsable des cancers du col de l’utérus et de la moitié des cancers oropharyngés (ORL), mais il peut également être à l’origine de formes plus rares de cancers pour lesquels les patients ont peu accès à l’innovation thérapeutique. Sensibilisé au sujet, Gustave Roussy a créé un Groupe HPV trans-organes. Son objectif : favoriser une prise en charge et une recherche multi-disciplinaire et améliorer l’accès aux essais cliniques. Il publie aujourd’hui une tribune dans le Monde sur ce sujet.
Chaque année en France, 8000 cancers induits par les infections à papillomavirus et 30 000 lésions précancéreuses pourraient être évités grâce à la vaccination. Ces virus, extrêmement fréquents, se transmettent par voie cutanée pour certains, ou par voie sexuelle, et restent souvent asymptomatiques.
Le cancer du col de l’utérus est le plus fréquemment induit par le HPV (plus de 99 % des cas sont liés aux HPV). L’oropharynx est également affecté dans 50 % des cas. Mais d’autres sites anatomiques peuvent également être atteints. Les papillomavirus sont en effet responsables de certains cancers du vagin, de la vulve, de l’anus, du pénis et de la peau.
Politique vaccinale précoce et approche trans-organes des cancers HPV induits
La meilleure stratégie préventive reste la vaccination précoce. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) la recommande dès l’âge de 9 ans. Il existe aujourd’hui un vaccin efficace, sûr et bien toléré contre certains HPV les plus graves. Son rôle est d’empêcher qu’une infection se produise. En France, la vaccination est préconisée par la Haute autorité de santé (HAS) pour les filles et les garçons à partir de 11 ans et jusqu’à 14 ans, avec un rattrapage possible entre 15 et 19 ans. Toutefois, la couverture vaccinale reste trop insuffisante pour éradiquer les maladies et cancers dus aux HPV en France.
Aligné sur la stratégie de vaccination généralisée en milieu scolaire et sur la récente création du collectif associatif « Demain sans HPV », Gustave Roussy a créé un groupe interdisciplinaire pour considérer la cause commune aux HPV indépendamment de l’organe touché.
Le Groupe HPV de Gustave Roussy rassemble gynécologues, proctologues, dermatologues, ORL, cancérologues, chirurgiens, virologues, anatomopathologistes, médecins de santé publique et chercheurs. Il vise à monter un programme de recherche clinique et translationnelle centré sur tous les cancers induits par HPV. Son objectif est à la fois d’accéder plus facilement à l’innovation thérapeutique, et de favoriser une prise en charge et une recherche multidisciplinaire, au moment du diagnostic et des traitements, ainsi qu’en termes de prévention et de dépistage des pathologies induites par l’HPV. Tous ces cancers présentent les mêmes caractéristiques et tous les patients devraient donc pouvoir bénéficier des mêmes avancées thérapeutiques.
Une tribune du groupe HPV a été publiée sur le sujet dans le Monde du 16 juin : à lire ici
Un webinaire dans le cadre des « Rendez-vous de Gustave » a été organisé sur le sujet le 31 mars 2023. Pour visionner le replay, rendez-vous sur ce lien
Les inscriptions restent ouvertes jusqu'au 10 novembre.
VIRUS et CANCER, Nouveau Diplôme Inter-Universitaire
Coordonnés par les Universités Paris-Saclay et Sorbonne Médecine
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