La génétique représente l'un des quatre grands projets du programme Guérir le Cancer de l'Enfant au 21e siècle.
Génétique
Aujourd’hui, une cause du cancer est identifiée pour seulement 10 % des enfants et adolescents traités pour une tumeur : ils sont porteurs d’un variant pathogène (ou mutation) dans un gène connu de prédisposition au cancer.
À ce jour, plus de 60 syndromes de prédisposition aux cancers pédiatriques ont été identifiés. Néanmoins, en raison de leur rareté, de très nombreuses questions persistent autour des risques oncologiques liés à un grand nombre de syndromes de prédisposition.
- Quel est le risque de développer une (ou plusieurs) tumeur quand on est porteur de la mutation ?
- Quels sont les autres facteurs individuels qui peuvent influencer ce risque ?
- Quels sont les risques exacts oncologiques (type de tumeur et âge de survenue) pour le patient et ses apparentés ?
- Quel est le programme de surveillance et de dépistage à mettre en œuvre ?
Grâce aux dons, le registre national PREDCAP : Observatoire des syndromes de Prédisposition génétique au Cancer Pédiatrique a été créé.
Il est piloté par Gustave Roussy en partenariat avec les laboratoires de génétique en charge des prédispositions aux cancers de l’enfant sur le territoire. Depuis l’obtention des autorisations règlementaires, il est ouvert progressivement dans l’ensemble des centres SFCE (Société Française de lutte contre les Cancers et les leucémies de l’Enfant et de l’adolescent) du territoire et agrège les données des enfants et adolescents qui ont une prédisposition au cancer connue ou suspectée en France.
PREDCAP permet une recherche active et mutualisée en France avec une actualisation annuelle des données, et des liens entres les bases existantes cliniques et biologiques. Il permet la création d’une base de donnée nationale pérenne associée à une banque multi-site de matériel biologique.
Ainsi, cet outil commun permettra d’accumuler les connaissances qui nous permettront de mieux évaluer le risque oncologique individuel et familial et de proposer un éventuel programme de dépistage adapté pour les gènes de prédisposition aux cancers pédiatriques.
Mais qu’en est-il pour les autres enfants pour lesquels, en raison de leur histoire personnelle ou familiale, on suspecte une prédisposition génétique non identifiée à ce jour ?
GENECAP a pour objectif de répondre à cette question en étudiant des patients sélectionnés sur leur histoire personnelle ou familiale pour lesquels la question d’un syndrome de prédisposition se pose et chez qui on n’a pas retrouvé d’anomalie dans les gènes connus pour prédisposer au cancer. A ce jour, 481 séquençages de l’ensemble du génome ont été réalisés et sont en cours d’analyse pour identifier de nouveaux gènes de prédisposition inconnus à ce jour.
Comment mieux comprendre l’oncogénèse dans les syndromes de prédisposition ?
ORIGINE a pour objectif de modéliser in vitro ces maladies. Des organoïdes de cerveau ont été développés à partir des fibroblastes issus d’une biopsie de peau de plusieurs enfants atteints d’un syndrome de prédisposition aux tumeurs du cerveau dans le but d’étudier comment la tumeur commence à se développer. Deux maladies sont en cours d’étude : le syndrome de Li-Fraumeni associé à une mutation constitutionnelle de la protéine p53 et le syndrome CMMRD associé à un défaut de réparation des mutations ponctuelles dans l’ADN. Ces expérimentations sont longues et aléatoires mais nous espérons obtenir de premiers résultats dans l’année qui vient. Ces organoïdes, uniques dans leur réalisation, permettront de valider le rôle des nouveaux gènes de prédisposition qui auront été découverts dans le programme GENECAP.
Identifier les prédispositions génétiques pour un diagnostic plus précoce
"Les techniques moléculaires désormais disponibles vont nous permettre de mettre en évidence des anomalies prédisposantes et d'élaborer de nouvelles stratégies de prise en charge."
Dr Léa Guerrini-Rousseau, pédiatre oncologue à Gustave Roussy
Les explications en vidéo