Etude épidémiologique cancer du sein et contaminants chimiques persistants
- sein
- contaminants chimiques persistants
Les principaux facteurs de risque connus associés au cancer du sein, qu’ils soient génétiques (BRCA-1/2) ou comportementaux (durée d’exposition aux estrogènes, grossesse tardive, absence d’allaitement, obésité, tabac, alcool) expliquent moins de 30% des cas. Dans ce contexte général, une attention grandissante est aujourd’hui portée aux facteurs environnementaux, notamment à l’exposition à certaines classes de résidus et contaminants chimiques de type perturbateurs endocriniens (PE).
Certains polluants organiques persistants (POP) présentant un caractère de perturbateurs endocriniens (PE), pourrait être un des facteurs associés à l’augmentation de l’incidence du cancer du sein dans le monde occidental.
Cependant, le rôle causal des POP dans l’apparition du cancer du sein reste à ce stade non démontré.
Les études épidémiologiques préliminaires portant sur l’incidence de ces facteurs environnementaux dans l’étiologie du cancer du sein n’ont pas tenu compte des périodes critiques d’exposition. De même, elles n’ont considéré qu’un nombre limité de polluants (sans tenir compte des possibles effets conjoints ou de synergie entre différents composés) et n’ont pas distingué les différents sous-types de cancer du sein pouvant avoir des étiologies diverses ni même des facteurs de susceptibilité génétique (polymorphisme des enzymes de détoxification des POP).
Dans le cadre de cette étude « POPCASE », 5 équipes aux missions bien définies coordonneront une collection de tissu tumoral, tissu adipeux péri-tumoral, sérum et d'ADN constitutionnel.
Cette étude aura pour principal objectif d'étudier l’association entre la présence d’un cancer du sein et les niveaux et profils d'exposition à un groupe de POP mesurés dans le tissu adipeux (TA) et le sang.
Le principe de l’étude repose sur une comparaison du dosage dans l’organisme d’un ensemble de polluants chimiques de l’environnement entre les deux groupes suivants pour lesquels l’analyse sera faite sur le prélèvement chirurgical mammaire et sur la prise de sang :
- Groupe A : femmes bénéficiant d’une chirurgie pour cancer du sein,
- Groupe B : femmes bénéficiant d’une chirurgie mammaire à des fins de chirurgie plastique (témoins)
Un prélèvement spécifique de tissu adipeux sous-cutané sera effectué dans le cadre de la recherche sur la pièce d’exérèse.
La durée d’inclusion des patientes est de 2 ans et le suivi de 10 ans.
Elles seront sollicitées annuellement (téléphone ou email) pendant 10 ans, afin de connaitre l’évolution de leur état de santé depuis la chirurgie (notamment si elles ont développé ou non une pathologie cancéreuse ou de récidive et si oui de quel type).
Il s’agit donc d’améliorer le niveau des connaissances entre l’exposition chimique environnementale et l’augmentation de l’incidence du cancer du sein (dans ses composantes environnementale, génétique et moléculaire ) au sein de la population générale, en réponse à une problématique de santé publique, la question de l’impact réel sur la santé des principales classes de polluants chimiques présents dans notre environnement et notre alimentation restant à l’origine de débats et étant associée à de forts enjeux, à la fois scientifiques mais aussi économiques et sociétaux.