Qu’est-ce qu’un cancer du pancréas ?
Le pancréas est la deuxième plus grosse glande de l'organisme. Il est situé dans la partie supérieure de l'abdomen, entre l'intestin grêle et la rate, juste derrière l'estomac, et joue un rôle essentiel dans la digestion des graisses et la régulation de la glycémie.
Un cancer du pancréas se développe lorsqu’une cellule du pancréas initialement saine se transforme (par exemple sous l’effet d’une mutation), puis se multiplie de manière incontrôlée jusqu’à la formation d’un amas de cellules cancéreuses appelé tumeur. La majorité des tumeurs se situent dans la tête du pancréas, partie de l'organe proche de l'intestin.
- Dans 90% des cas, le cancer du pancréas apparaît sous la forme d’un adénocarcinome canalaire pancréatique. Ce type de cancer se développe à partir des cellules qui produisent le suc pancréatique, nécessaire à la digestion des aliments.
- Dans 10% des cas, c’est un autre type de tumeur : une tumeur neuroendocrine qui se développe au niveau du pancréas.
On estimait à environ 14 184 le nombre de nouveaux cas de cancer du pancréas par an en France en 2018 *. Cette pathologie touche environ autant d’hommes que de femmes.
Diagnostic du cancer du pancréas
Gustave Roussy assure le diagnostic et le traitement d’un cancer du pancréas, mais accueille également les patients ayant déjà un diagnostic établi.
Plus de la moitié des patients présentent des métastases dès le diagnostic, notamment parce que les symptômes de l’adénocarcinome canalaire pancréatique sont peu spécifiques. Une série d’examens est donc indispensable pour évaluer l’état du pancréas et l’extension de la maladie afin d’établir un diagnostic précis.
Différents examens sont utilisés pour diagnostiquer un cancer du pancréas. Dans un premier temps, une échographie permet d'observer les organes à l'intérieur de l'abdomen et de visualiser la présence éventuelle d'une masse suspecte sur le pancréas. Cet examen est complété par un scanner (appelé aussi TDM pour tomodensitométrie) pour observer plus précisément la tumeur détectée. Le scanner donne également des informations sur la taille de la tumeur, son emplacement, sur la distance entre la tumeur et les vaisseaux importants qui passent en périphérie du pancréas et sur son étendue éventuelle en dehors du pancréas.
En situation de tumeur localisée ou avant un éventuel traitement non-chirurgical, une écho-endoscopie est réalisée dans le but de confirmer l’absence d’extension vasculaire de la maladie. Cet examen permet également d’identifier la nature de la tumeur de manière exacte en réalisant un prélèvement par voie interne.
L’IRM hépatique joue un rôle important dans le bilan d’extension d’un adénocarcinome canalaire pancréatique. L’examen est réalisé afin de rechercher la présence de métastases hépatiques dans les cas de tumeurs résécables ou à la limite de la résécabilité.
Les décisions des modalités de traitement sont prises lors de réunions pluridisciplinaires (RCP). Ces réunions font intervenir plusieurs médecins de disciplines différentes : oncologues digestifs, chirurgiens hépatiques, radiothérapeutes et des radiologues interventionnels qui disposent d’un plateau technique de dernière génération. Un compte-rendu de RCP est rendu pour chaque patient.
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Ce parcours est dédié à tout patients ayant une suspicion ou un diagnostic récent de cancer du pancréas. Un rendez-vous est possible dans les 48h maximum.
Traitements du cancer du pancréas
Le pronostic de l’adénocarcinome canalaire pancréatique est grandement lié à l’extension de la tumeur. Dans le cadre du traitement de cette pathologie et selon son stade d’envahissement vasculaire, trois types de tumeurs sont différenciées : les tumeurs résécables (pouvant être retirées par la chirurgie), à la limite de la résécabilité (aussi appelées borderline) et non-résécables. A Gustave Roussy, différents traitements peuvent être mis en œuvre pour les soigner :
En cas de tumeur résécable
La résection chirurgicale
La chirurgie est le traitement principal de l’adénocarcinome canalaire pancréatique résécable. Elle consiste à retirer la partie du pancréas sur laquelle la tumeur s'est développée. On parle de duodénopancréatectomie céphalique (DPC) pour une intervention sur la tête du pancréas ou de splénopancréatectomie gauche pour une opération sur la queue du pancréas. Une partie de l'intestin, de l'estomac, la vésicule biliaire et la rate peuvent également être enlevées pendant l'intervention pour éviter que des cellules cancéreuses se développent sur ces organes.
La chimiothérapie adjuvante
Lorsque la tumeur a été retirée par chirurgie, il est prescrit au patient une chimiothérapie dite adjuvante. Ce traitement a pour objectif de détruire les cellules cancéreuses persistantes après le retrait de la tumeur par chirurgie. Différentes molécules sont utilisées, seules ou en association (gemcitabine, 5-fluorouracil, acide folinique, oxaliplatine, irinotecan…).
En cas de tumeur à la limite de la résécabilité ou borderline
La chimiothérapie néo-adjuvante
La chimiothérapie est souvent le premier traitement administré pour un adénocarcinome canalaire pancréatique à la limite de la résécabilité. Elle est utilisée pour essayer de réduire la taille de la tumeur avant d’administrer d’autres traitements ou avant une opération. On la qualifie alors de "préopératoire" ou "néoadjuvante".
La radiothérapie
Il est possible de prescrire une radiothérapie ainsi qu’une chimiothérapie, ce qu’on appelle une chimioradiothérapie. Cette dernière peut être administrée après une chimiothérapie néoadjuvante si cette dernière a entrainé une réduction de la taille de la tumeur afin de compléter le traitement pré-opératoire. Si la tumeur évolue en cours de chimiothérapie, la radiothérapie est exclue puisqu’il est alors improbable d’observer une régression tumorale.
Après ces traitements, le médecin aura recours à la tomodensitométrie (TDM) pour réévaluer la tumeur.
La résection chirurgicale
Si la TDM révèle que la tumeur a régressé et si la concertation pluridisciplinaire de médecins envisage la possibilité de la retirer complètement par chirurgie après un traitement néoadjuvant, une résection chirurgicale peut alors être réalisée.
En cas de tumeur non-résécable
La chimiothérapie
Pour les adénocarcinomes canalaires pancréatiques localement avancés et métastatiques, la chimiothérapie est le plus souvent préconisée. En effet, des cas de rétrécissement, d’invasion du tronc porte (un des principaux vaisseaux du foie) ou d’extension artérielle empêchent toute intervention chirurgicale au niveau de la tumeur. La chimiothérapie a pour objectif de ralentir, voire arrêter, la progression de la maladie, diminuer la douleur et améliorer la qualité de vie du patient.
Radiothérapie
La radiothérapie peut être réalisée après une période de chimiothérapie afin d’augmenter la réponse au traitement médical et le temps de contrôle de la maladie. Elle peut également être prescrite pour maîtriser la douleur causée par le cancer. Il s’agit alors d’un traitement palliatif et non curatif.
Essais cliniques et innovation thérapeutique
Selon les caractéristiques et le stade du cancer, Gustave Roussy peut proposer aux patients de participer à des protocoles de recherche clinique. Les innovations thérapeutiques de ces protocoles permettent aux patients d’accéder aux nouvelles molécules et à une médecine de précision via la caractérisation moléculaire de chaque tumeur. Si elle est adaptée, l’orientation vers un essai thérapeutique sera évoquée avec les patients lors de leur prise en charge par leur oncologue référent, leur permettant d’accéder à des traitements innovants.
▶ Consulter les essais cliniques en cours
Demande de prise en charge ou d'avis médical
Vous souhaitez prendre rendez-vous pour une prise en charge pour un cancer du pancréas ? Vous pouvez effectuer votre demande de rendez-vous :
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- Nom, prénom et date de naissance du patient
- Courrier médical de synthèse du dossier
- Compte-rendu d'anatomo-pathologie
- Compte-rendu d'imageries récentes (scanner, IRM, PET scanner...)
- Dernier bilan sanguin complet
- Le cas échéant, plan de chimiothérapie / radiothérapie
A adresser par courriel à avis.digestif@gustaveroussy.fr ou par courrier à :
Gustave Roussy
Service d’oncologie digestive - 7e étage
Demande d'avis
114, rue Edouard-Vaillant
94805 Villejuif Cedex
* Chiffres de l’Institut National du Cancer