Qu’est-ce que le cancer du col de l’utérus ?
Le col de l’utérus désigne la partie basse et étroite de l’utérus qui mène au vagin. Il est constitué de deux parties : l’endocol (en direction de l’utérus) et l’exocol (en direction du vagin).
Le cancer du col de l’utérus se développe sur la muqueuse utérine du col. Dans la grande majorité des cas, le cancer naît au niveau de l’épithélium de la muqueuse du col : on parle alors de carcinome. On distingue deux types de carcinomes du col de l’utérus :
- Les carcinomes épidermoïdes (85% des cas), qui se développent au niveau de l’exocol
- Les adénocarcinomes (15% des cas), qui se développent dans l’endocol
Le cancer du col de l’utérus est la 11e cause de cancer chez la femme avec 2 900 nouveaux cas en 2018. C’est le 2e cancer le plus fréquent chez les jeunes femmes.
Diagnostic du cancer du col de l’utérus
Gustave Roussy assure le diagnostic et le traitement des lésions précancéreuses, le diagnostic du cancer du col de l’utérus en cas de lésion suspecte au dépistage, ainsi que la prise en charge des patientes ayant déjà un diagnostic établi.
Lors de la première consultation, la patiente est interrogée afin d’en savoir plus sur ses antécédents personnels et familiaux. Le médecin prendra notamment connaissance de l’existence d’autres cas de cancers dans la famille de la patiente. Cela permet de rechercher la présence éventuelle de prédispositions héréditaires au développement d’un cancer.
Un examen clinique est ensuite réalisé consistant en un examen gynécologique et un examen de l’abdomen et des aires ganglionnaires.
Afin de confirmer le diagnostic de cancer et d’en préciser le type, la taille et l’extension, une biopsie cervicale est réalisée directement au niveau des lésions suspectes.
Des examens d’imagerie supplémentaires (IRM du pelvis, PET-scanner) sont souvent prescrits en cas de cancer afin d’évaluer l’étendue de la maladie.
Les décisions des modalités du traitement du cancer sont prises lors des réunions hebdomadaires pluridisciplinaires (RCP). Ces réunions font intervenir plusieurs médecins de disciplines différentes : oncologues médicaux, chirurgiens, oncologues radiothérapeutes, radiologues, anatomo-pathologistes en collaboration avec les médecins de ville. Pour chaque décision majeure, un avis est rendu.
Traitements du cancer du col de l’utérus
Différents traitements peuvent être mis en œuvre à Gustave Roussy pour soigner le cancer du col de l’utérus :
Traitements à un stade précoce
La chirurgie
La chirurgie est le traitement principal des formes localisées de cancer du col de l’utérus. Elle est parfois précédée d’une curiethérapie utérovaginale.
La plupart du temps, la chirurgie et la curiethérapie sont suffisantes pour traiter convenablement les formes de cancer précoces.
Pour les formes très peu étendues, Gustave Roussy propose un traitement conservateur de la fertilité, après discussion en RCP multidisciplinaire selon chaque situation.
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La radiothérapie externe
La radiothérapie est un traitement très efficace dans la prise en charge des cancers du col utérin.
Les traitements de radiothérapie sont prescrits par les médecins après chirurgie, en fonction de différents facteurs pronostiques (stade, envahissement ganglionnaire) qui sont découverts sur la pièce opératoire. Des rayons sont émis par un appareil de précision à l'extérieur du corps, par des faisceaux d'irradiation convergeant vers le pelvis.
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La curiethérapie (ou radiothérapie interne)
La curiethérapie utérovaginale est une technique de radiothérapie interne qui permet d'irradier directement et à forte dose la zone à traiter. Elle permet par exemple de réduire la taille de la tumeur avant son retrait par chirurgie ou de compléter la destruction de la tumeur lors du traitement par radio-chimiothérapie concomitante.
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Traitements à un stade localement avancé (non métastatique)
La radio-chimiothérapie concomitante
La radio-chimiothérapie concomitante associe une radiothérapie externe, une chimiothérapie et une curiethérapie. Ce traitement constitue le traitement de référence des tumeurs de taille supérieure à 4 centimètres et des tumeurs qui se sont propagées au-delà de l’utérus dans le pelvis.
Préservation de la fertilité
Le traitement d’un cancer du col peut, dans la majorité des cas, rendre stérile.
C’est pourquoi, quand c’est possible, les équipes de Gustave Roussy portent une attention toute particulière à la préservation de la fertilité des patientes qui le souhaitent et s’impliquent dans l’amélioration des pratiques depuis deux décennies.
Nous évoquons cette question dès la première consultation et accompagnons les patientes dans ce projet de préservation de la fertilité jusqu’à sa réalisation.
Essais cliniques et innovation thérapeutique
Selon les caractéristiques et le stade du cancer, les médecins de Gustave Roussy peuvent proposer aux patientes de participer à des protocoles de recherche clinique. Si elle est adaptée, l’orientation vers un essai thérapeutique sera évoquée avec les patientes lors de leur prise en charge par leur oncologue référent, leur permettant d’accéder à des traitements innovants.
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Prévention
Dans presque 100% des cas, le cancer du col de l’utérus est lié à une infection virale causée par le papillomavirus humain (HPV). L’HPV est un virus sexuellement transmissible qui la plupart du temps, disparaît spontanément. Il en existe de nombreuses variétés dont certaines sont dites oncogènes, ce qui signifie que lorsqu’elles infectent la muqueuse du col de l’utérus sans être éliminées, elles peuvent provoquer des modifications des cellules épithéliales : des lésions de dysplasie. Ces dernières, lorsqu’elles ne sont pas résorbées spontanément ou par un traitement local, deviennent précancéreuses. Dans certains rares cas, ces lésions peuvent évoluer lentement vers un cancer.
Il existe deux méthodes efficaces pour prévenir le cancer du col de l’utérus : la réalisation de frottis de dépistage réguliers ainsi que la recherche de la présence HPV oncogène au niveau de la sphère gynécologique, et la vaccination contre les HPV oncogènes les plus fréquents.
Le dépistage du cancer du col utérin est proposé à toutes les femmes de 25 à 65 ans. Le premier frottis doit avoir lieu autour des 25 ans, puis tous les 3 ans. Depuis cette année il est recommandé de réaliser un test HPV tous les 5 ans et de ne réaliser des frottis de surveillance qu’en cas de test positif.