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GUSTAVE ROUSSY
1er centre de lutte contre le cancer en Europe, 4 000 professionnels mobilisés

ASCO 2024 bandeau

Villejuif, le 4 juin 2024

ASCO 2024 – Clinical science symposium

Certains facteurs socio-économiques influencent l’adhésion à un dispositif de télésurveillance

À l’heure où la télésurveillance a démontré son bénéfice en cancérologie et se déploie, aucune étude ne s’était jusqu’alors intéressée aux freins qui pourraient empêcher son accès pour tous, et notamment au rôle des facteurs socio-économiques. Les conclusions présentées par la Dr Maria Alice Franzoi, oncologue à Gustave Roussy, montrent que plusieurs d’entre eux viennent freiner l’adhésion des patients à un parcours de télésurveillance.   
Abstract n°1506 présenté à l’oral par la Dr Maria Alice Franzoi mardi 4 juin à 11h45 UTC-5.

Cet oral figure parmi les 135 présentations au programme de cette édition 2024 de l’ASCO auxquelles prennent part les médecins-chercheurs de Gustave Roussy, dont 29 présentations orales. Gustave Roussy est présent dans de nombreux champs d’expertise, témoignant de la qualité de la recherche qui y est menée, et de sa reconnaissance à l’international. 

Les déterminants sociaux de santé sont un concept de santé publique, qui renvoient à plusieurs facteurs socio-économiques pouvant influencer sur l’état de santé d’une population, et sur lesquels il est possible d’agir. En cancérologie, ces déterminants sont responsables des disparités observées dans l’accès aux soins, à l’adhésion aux traitements, à la sévérité des symptômes, et également à celles concernant la qualité de vie.  

Aucune étude scientifique n’avait jusqu’alors étudié le poids de ces déterminants sociaux de santé sur l'adhésion des patients à un dispositif de télésurveillance déployé en soins courants. Les travaux présentés à l’oral cette année à l’ASCO par la Dr Maria Alice Franzoi s’y sont intéressés pour assurer aux patients un accès équitable aux dispositifs de télésurveillance.

Les explications de la Dr Franzoi en vidéo

► Les explications de la Dr Franzoi en vidéo

Une étude menée dans 42 hôpitaux français et belges  

Ces travaux, promus par Gustave Roussy, ont été menés dans 42 hôpitaux français et belges, sur près de 2 000 patients atteints de cancer. Au sein de cette cohorte, 896 ont accepté de fournir des données personnelles relatives à leurs déterminants sociaux de santé (revenus, diplômes, culture numérique...), dont 69 % de femmes, avec un âge médian de 60 ans. La tumeur la plus représentée était le sein, pour 49 % des patients, suivi des tumeurs gastro-intestinales. 

Sur ces près de 900 patients, 73 % d’entre eux ont rapporté au moins un déterminant social de santé négatif, via un questionnaire en ligne conçu par les médecins-chercheurs ayant mené l’étude. 39 % ont fait part de difficultés dans le soutien apporté par leurs proches, 24 % ont fait part d’une faible culture numérique, 22 % concernant leur niveau d’études, 15 % dans la compréhension de leur situation médicale ou encore 12 % sur leur sécurité financière.  

Un impact sur l’adhésion à la télésurveillance  

“L’analyse des données montre l’impact négatif des déterminants sociaux de santé sur l’adhésion à la télésurveillance. Les patients ayant fait part de difficultés concernant la compréhension de leur plan de traitement présentent un taux d’adhésion à la télésurveillance réduit de 10 %, et de 5 % quand ils font état d’une faible culture numérique”, détaille la Dr Maria Alice Franzoi.  

Parallèlement, la sévérité des symptômes se révèle plus importante chez les patients en difficultés financières (+6 %), mais également chez ceux qui ont une mauvaise compréhension leur maladie (+ 10 %). Ainsi, les patients pour qui la télésurveillance présenterait les bénéfices les plus importants, notamment dans la gestion des toxicités et des symptômes, sont paradoxalement ceux chez qui l’on observe une adhésion moindre à ce dispositif.  

“Pour réduire les disparités observées et garantir un accès à la télésurveillance afin qu’il n’y ait pas de perte de chances, le dépistage en amont des déterminants de santé négatifs chez les patients atteints de cancer permettrait de leur proposer des parcours adaptés, et ainsi renforcer leur adhésion à ces technologies de suivi”, conclut la Dr Maria Alice Franzoi.   

Abstract n°1506 - The impact of self-reported social determinants of health (SDOH) on patient engagement and symptom burden across a remote patient monitoring (RPM) pathway in 42 European hospitals – Oral session – Mardi 4 juin 2024 | 11h45 UTC-5.

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