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GUSTAVE ROUSSY
1er centre de lutte contre le cancer en Europe, 4 000 professionnels mobilisés

ASCO 2024 bandeau

Villejuif, le 3 juin 2024

ASCO 2024 – Clinical science symposium

Dépister précocement les symptômes dépressifs dans les cancers du sein 

Les symptômes dépressifs sont fréquents chez les femmes souffrant de cancer du sein. Ils entraînent une altération de la qualité de vie, sont associés à une moins bonne observance du traitement et à un risque accru de décès. Une enquête présentée à l’ASCO le 3 juin 2024 par le docteur Antonio Di Meglio, oncologue médical à Gustave Roussy, spécialiste du cancer du sein et chercheur au sein de l’équipe « Après cancer », s’est penchée sur les déterminants de la dépression au décours d’un cancer du sein. Ses travaux ont permis d’identifier un certain nombre de facteurs de risque.
Abstract n°12009 présenté à l’oral par le Dr di Meglio le lundi 3 juin à 16h42 UTC-5

Cet oral figure parmi les 135 présentations au programme de cette édition 2024 de l’ASCO auxquelles prennent part les médecins-chercheurs de Gustave Roussy, dont 29 présentations orales. Gustave Roussy est présent dans de nombreux champs d’expertise, témoignant de la qualité de la recherche qui y est menée, et de sa reconnaissance à l’international. 

► Les explications du Dr di Meglio en vidéo

L’objectif de ce travail était de dessiner le profil des patientes à risque de dépression dès le diagnostic du cancer du sein afin de mettre en œuvre des stratégies ciblées pour prévenir ce risque.  

Pour mener à bien ce travail, l’équipe de chercheurs de Gustave Roussy s’est appuyée sur la cohorte CANTO, promue par Unicancer, lancée en 2012 dans 26 centres en France et constituée de 14 000 femmes atteintes de cancer du sein localisé. Cette cohorte recueille de multiples données concernant les caractéristiques cliniques des patientes, des informations socio-économiques, les antécédents médicaux, le type de cancer, les traitements, leur toxicité ou encore les troubles associés au cancer.  

L’étude menée par le docteur di Meglio porte sur les éventuels troubles dépressifs de 9 087 patientes de cette cohorte. Toutes ont été suivies pendant six ans après le diagnostic. L’ensemble de ces femmes a bénéficié d’une chirurgie, environ 90 % d’une radiothérapie, 82 % d’une hormonothérapie et 53 % d’une chimiothérapie.

« Ce travail nous a permis d’identifier plusieurs groupes de femmes en fonction de leurs symptômes dépressifs, explique le docteur Antonio di Meglio. Au total, 70 % d’entre elles ont eu peu ou pas de symptômes dépressifs, lors du diagnostic et du traitement, au cours des 6 années de suivi. Près de 7 % des patientes dans cette étude présentaient déjà des troubles dépressifs au moment du diagnostic, troubles qui se sont très vite résolus après le traitement actif (chirurgie, chimiothérapie, radiothérapie). En revanche, 20 % de ces femmes ont développé une dépression pendant la phase de traitement ou pendant le suivi de six ans, alors qu’elles n’avaient pas forcément de troubles dépressifs avant le diagnostic. » Il est apparu aussi que la phase du traitement actif était la plus à risque pour l’apparition et l’aggravation des symptômes dépressifs. En revanche, le type de traitement reçu n’apparaît pas comme un facteur de risque de dépression.

La recherche des déterminants associés à la dépression dans cette cohorte de femmes a permis d’identifier précisément plusieurs facteurs de risque. Ainsi, si cette cohorte porte sur des femmes de 20 à 85 ans, il apparaît que les plus âgées ont un risque accru de dépression, tout comme celles ayant un indice de masse corporelle élevé (en surpoids ou obèses) et celles ayant un niveau socio-économique plus faible.  Les femmes ayant des antécédents de troubles psychiatriques, celles se plaignant déjà d’une plus grande fatigue, souffrant de problèmes d'anxiété, de troubles cognitifs ou encore ayant une mauvaise image corporelle d’elles-mêmes au moment du diagnostic étaient également plus susceptibles de présenter des symptômes dépressifs.

Ces patientes ayant présenté des troubles dépressifs au décours du cancer du sein, ont également évoqué un impact plus important du cancer dans leur vie : impact positif avec plus d’altruisme, d’empathie à l’égard des autres, sensibilisation plus importante à la santé ; mais aussi impact négatif avec plus d’inquiétude de manière générale, concernant notamment l'emploi et les relations avec le partenaire. Pendant la phase de traitement, la plus souvent associée à l’apparition du trouble dépressif, un changement d’hygiène de vie, avec prise de poids, réduction de l'activité physique, consommation accrue d'alcool, a été associé à des symptômes dépressifs plus graves.

Ce travail permet de mieux cerner dès le diagnostic, parmi les femmes atteintes d’un cancer du sein, les plus à risque de dépression, afin de mettre en place des stratégies de prévention et de traitement. « Le dépistage et le suivi des symptômes dépressifs sont essentiels pour intercepter la vulnérabilité psychologique des femmes ayant un diagnostic de cancer du sein », conclut le Dr Di Meglio. « Un soutien psychologique adapté ainsi que des interventions visant à atténuer les comportements à risque pour la santé comme prise de poids, sédentarité et consommation d’alcool particulièrement pendant la phase du traitement, pourraient aider réduire les symptômes dépressifs à long terme après le traitement d’un cancer du sein ».

Abstract n°12009 - Patterns of depressive symptoms among survivors of early-stage breast cancer (BC) - Clinical science symposium - Lundi 3 juin 2024 | 16h42 UTC-5.

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