Avec près de 50 présentations sélectionnées, Gustave Roussy est, une fois encore, au rendez-vous d’un des plus grands congrès de cancérologie mondiale du 2 au 7 juin 2022, l’ASCO, porteur d’avancées thérapeutiques majeures au bénéfice des patients.
Rendez-vous incontournable de la recherche clinique et de l’innovation en oncologie, le congrès de l’American Society of Clinical Oncology (ASCO) se tient cette année du 3 au 7 juin 2022 à Chicago aux Etats-Unis. Il est également accessible en format virtuel. Près de 5200 présentations sont au programme au sein de 5 catégories faisant l’objet d’une présentation : les quatre Plenary sessions (session plénière), les plus prestigieuses, des Clinical Science Symposium (44), des présentations orales (Oral Abstract Sessions (202)), des Poster discussions (280) et des Poster sessions (2322). Elles sont complétées de sessions uniquement en visioconférence. Près de 40 000 oncologues du monde entier y participent.
Etude phare sur un nouvel anticorps conjugué à un médicament dans le cancer du sein
L’une des quatre sessions plénières de l’ASCO 2022 est consacrée aux avancées significatives chez des patientes atteintes d’un cancer du sein métastatique dont le récepteur HER2 est faiblement exprimé. Des bénéfices majeurs en survie sont attendus d’un nouvel anticorps-médicament conjugué, trastuzumab-deruxtecan, dans les résultats de l’étude de phase III, DESTINY-Breast 04, par rapport à un traitement conventionnel choisi par l’oncologue.
Pionnier en matière de recherche sur les traitements innovants dans le cancer du sein, les chercheurs de Gustave Roussy ont participé à décrypter les mécanismes d’action de ce nouvel anticorps-médicament conjugué de 3e génération. Un espoir pour des milliers de patientes.
Par ailleurs, il est aussi à noter que la Dr Ines Vaz-Luis, oncologue et chercheuse, co-présidera une session orale sur les cancers du sein métastatiques samedi 4 juin à 13h15 à Chicago (20:15 à Paris) au cours de laquelle seront présentées les résultats de 9 études cliniques.
Highlights of the day dans les cancers du sein métastatiques
Le Pr Fabrice André, directeur de la recherche de Gustave Roussy, assurera la présentation d’un « Highlights of the day », synthèse des présentations les plus importantes, le dimanche 5 juin à 8h00 (heure de Chicago, 15h00 à Paris).
Gustave Roussy parmi les experts mondiaux
Gustave Roussy contribue à ce moment phare de la cancérologie. Pour cette édition 2022, il est à noter que de nombreux médecins-chercheurs figurent parmi les premiers et derniers auteurs d’essais cliniques impactant qui seront présentés à l’oral. Cette année, 48 présentations ont été sélectionnées par le Comité scientifique de l’ASCO, dont 10 présentations orales, un Clinical Science Symposium, 7 poster-discussions, 29 posters et une Education Session.
Au programme cette année des oraux présentés par un médecin de l’Institut :
- Le Pr Gilles Vassal – Etude SACHA. Présentation de cette étude qui vise à collecter de manière prospective avec un recueil systématique les données d’efficacité et de tolérance des thérapeutiques innovantes prescrits dans le cadre d’un accès compassionnel ou hors autorisation de mise sur le marché (AMM) chez des enfants ou adolescents atteints de cancers en rechute ou réfractaires aux traitements.
- Le Dr Yohann Loriot - Etude RAGNAR. Présentation des résultats intermédiaires d’une étude internationale évaluant l’efficacité et la tolérance d’une nouvelle thérapie ciblée, l’erdafitinib, ciblant les mutations génétiques FGFR (1,2,3 et 4) d’une quinzaine de tumeurs rares et de cancers agressifs.
- La Dr Laurence Albigès – Etude FTIH. Présentation des résultats préliminaires, cette étude internationale de phase I évaluant l’activité et la sécurité de MEDI5752, un anticorps monovalent bispécifique anti PD1 et CTL4, montre des résultats bénéfiques dans les tumeurs solides avancées et en particulier dans les carcinomes des cellules rénales avancés.
- Le Dr Stéphane de Botton - Essai de phase III IDHENTIFY. Présentation des résultats de cette étude centrée sur un nouveau médicament, l’enasidenib, ciblant les mutations du gène IDH2-R140 et IDH2-R172 dans les leucémies myéloïdes aigues réfractaires ou en rechute, et qui améliore la survie globale par rapport à un régime de soins conventionnels.
Plusieurs médecins-chercheurs récompensés à l’ASCO
Plusieurs médecins-chercheurs de Gustave Roussy figurent parmi les lauréats des différentes catégories de Prix attribués.
La Dr Maria-Alice Franzoi, oncologue médicale et chercheuse, reçoit cette année le prix Career Development Award for Diversity, Inclusion and Breast Cancer Disparities de Conquer Cancer pour ses travaux sur la qualité de vie et le cancer du sein. L’objectif est d’identifier dès le diagnostic, à l’aide d’un algorithme, les patientes qui ont un risque plus élevé de détérioration de leur qualité de vie et leur capacité à s’autogérer afin de mettre en place des actions dédiées. Ce prix est décerné à de brillants jeunes médecins-chercheurs particulièrement prometteurs.
Un Merit Award a été décerné à 4 médecins de Gustave Roussy :
Le Dr Felix Blanc-Durand : médecin oncologue, membre du comité Gynécologie, et chercheur. Ses travaux s’intéressent à la description extensive du micro-environnement immunitaire des cancers de l’ovaire et à l’influence de la chimiothérapie sur sa composition. Il travaille également sur les nouvelles stratégies d’immunothérapie, au-delà des inhibiteurs de PD-1/PD-L1.
La Dr Lucia Carril-Ajuria : médecin oncologue et chercheuse. Elle a participé à évaluer l’efficacité du nivolumab chez des patients atteints d’un cancer du rein métastatique et pré-traités dans le cadre de l’essai de phase II NIVOREN GETUG-AFU 26. L’étude a montré des facteurs solubles (IL8 et VEGF) associés à la survie globale, la survie sans progression de la maladie et à la réponse. Les résultats de la cohorte de validation, présentés à l’ASCO, confirment une association significative entre la concentration sanguine de base d’IL-6 / IL-8 et une mauvaise survie globale/survie sans progression.
Le Dr Filippo Gustavo Dall’Olio : médecin oncologue et chercheur. Ses travaux sur l’analyse de certains biomarqueurs dérivés de la tomographie par émission de positons (TEP) (Metabolic Tumor Volume et Total Lesion Glycolysis), ont permis l’identification d’une catégorie de patients présentant un cancer du poumon non à petites cellules à haut risque. Chez ces patients, l'immunothérapie seule a peu de chances de succès et doit donc être complétée par une chimiothérapie.
Le Dr Vincent Marmouset : médecin oncologue et chercheur. Ses recherches sur les inhibiteurs de PARP ont présenté des résultats prometteurs dans plusieurs cancers, mais mettent également en évidence que ces inhibiteurs peuvent être associés à un risque accru d’hémopathies myéloïdes secondaires (t-MN). Il a confirmé que ce risque doit être pris en compte lors du suivi oncologique et a montré, au sein d’une cohorte nationale, que ces hémopathies secondaires étaient associées à un mauvais pronostic, principalement en raison d'un taux élevé de mutations du gène TP53. Le diagnostic précoce semble influencer la survie sous-tendant l'importance d'identifier les personnes à risque. Sur la base de ces données, une surveillance accrue doit être effectuée chez les patients présentant des mutations BRCA1/2, une durée d’exposition aux inhibiteurs de PARP longue et la survenue de cytopénies retardées, en particulier de thrombopénie.