05/31/2023

Tabac : arrêter avant les traitements pour plus de bénéfices

Retrouver l’appétit, le sommeil, récupérer une bonne santé cardio-vasculaire, broncho-pulmonaire et mieux supporter les traitements… autant de bonnes raisons d’arrêter de fumer dès que possible et avant l’initiation d’une chimiothérapie, d’une chirurgie ou d’une radiothérapie. Eclairages sur tous les bénéfices à gagner en ce 31 mai, Journée mondiale sans tabac.

Il n’est jamais trop tard pour arrêter de fumer, même lorsque l’on est ou a été atteint d’un cancer. Quel que soit le type de tumeur (sein, poumon, prostate…), il est recommandé un sevrage tabagique le plus précoce possible, avant l’initiation des traitements.

Journée mondiale sans tabac

Des équipes et des outils pour vous aider

« Si la motivation n’est pas toujours au rendez-vous, c’est avant tout le chemin fait entre l’équipe et les patients qui compte. Cette motivation est impulsée dans un processus créé pour redonner confiance et soulager les symptômes du manque » explique la Dr Khalida Berkane, médecin addictologue à Gustave Roussy.

L’équipe d’addictologie accompagne les patients pris en charge à l’Institut dans leur sevrage tabagique grâce à une « alliance thérapeutique bienveillante et sans jugement. Il existe des solutions, même si, pour certains, le chemin est difficile » précise l’addictologue. « Les stratégies mises en place permettent aux patients d’être actifs dans leur sevrage sans le subir pour reprendre la main et en observer très vite les bénéfices ».

Meilleure tolérance des traitements et qualité de vie

Fumer interagit avec certaines chimiothérapies, entraînant une moindre efficacité et tolérance par rapport à ceux qui ont arrêté.

La cigarette réduit aussi l’efficacité de la radiothérapie, en augmentant certaines complications (dégradation de la qualité vocale, gravité et persistance de la radiomucite, parfois responsable de dénutrition et d’arrêt du traitement) ainsi que le risque de complications post-opératoires.

La consommation de tabac est également associée à un moins bon fonctionnement physique, social, intellectuel, à une moins bonne vitalité, à davantage de nausées, de dyspnée, de perte d’appétit et de plus fortes douleurs ressenties. Le risque de mortalité globale est plus élevé pour les fumeurs par rapport aux anciens fumeurs, que l’on soit en stade précoce ou avancé.

« Après les traitements, il est très important de maintenir cet arrêt au long cours, car continuer à fumer est associé à un risque de rechute et de second cancer plus élevé pour les fumeurs, comparé aux non-fumeurs et ex fumeurs » précise le Dr Berkane.

L’Institut national du cancer et la Haute autorité de santé recommandent le dépistage des fumeurs dès leur entrée dans le parcours des soins oncologiques et la proposition d’une aide au sevrage tabagique maintenue tout au long du traitement et au-delà.

L’étude Vican 5 (enquête de l’Institut national du cancer cinq ans suivant le diagnostic de cancer) a montré que 51,9 % des hommes fumeurs ont arrêté, contre 33% des femmes fumeuses. Le sevrage tabagique est également plus fréquent parmi les jeunes et les personnes atteintes d’un cancer du poumon ou des voies aérodigestives supérieures.

Sources :

Arrêt du tabac dans la prise en charge du patient atteint de cancer : Institut national du cancer, 2016.