Clémence Nguyen-Vigouroux,
chercheuse
" Si vous êtes passionnée, foncez ! "
Bretonne d’origine, Clémence Nguyen-Vigouroux a toujours su qu’elle voulait faire de la biologie et de la recherche académique « pour contribuer à améliorer la santé humaine ».
Après des études d’ingénieur à l’Université technologique de Compiègne et une spécialisation en biotechnologie, elle étoffe son parcours scientifique lors de stages à l’étranger. La jeune chercheuse poursuit sur sa lancée et soutient une thèse en biochimie à l’Institut de biologie intégrative de la cellule de Gif-sur-Yvette (Université Paris-Saclay). Son sujet : la migration et l’adhésion des cellules au niveau moléculaire. Dans son jury de thèse figure Fanny Jaulin, chercheuse à Gustave Roussy et responsable de l’équipe « Invasion collective ». Un MBA en gestion de projets en alternance à Sanofi, lui permet, en parallèle, de « développer une vision du développement des produits pharmaceutiques ».
Pour s’orienter vers la recherche en oncologie, Clémence Nguyen-Vigouroux rejoint Gustave Roussy et l’équipe de Fanny Jaulin pour son post-doctorat en 2021. Outre la liberté et la flexibilité qu’offre le cadre de l’Institut, elle y apprécie tout particulièrement un « environnement intellectuellement stimulant et le lien direct entre recherche et clinique, qui facilite notre travail ».
Le sujet de ses recherches : « Le concept de plasticité s’applique-t-il à la migration collective ? » cible spécifiquement les métastases des cancers colorectaux, responsables de 90 % des décès. « Il s’agit de comprendre comment ces groupes de cellules tumorales sont capables d’adapter leur mode de migration et de passer de l’un à l’autre des modes » explique Clémence Nguyen-Vigouroux. « Révéler les mécanismes qui permettent cette plasticité de migration collective permettra d’identifier de nouvelles cibles thérapeutiques potentielles ».
Dans son quotidien, la chercheuse aime relever les challenges techniques et scientifiques. « Leurs solutions n'apparaissent pas immédiatement, mais peuvent survenir lors de discussions formelles ou informelles, sous la douche, voire même en rêve... ». Son défi : « l'immensité des choses qu'il reste encore à découvrir » et qui lui permet de ne jamais s’ennuyer. « Chaque petite découverte apporte un brin d'espoir et améliore le sort des patients. Cela me motive tous les jours. Voir l'impact, à proche ou long terme, de mes recherches est vraiment stimulant ! ».
Pour Clémence Nguyen-Vigouroux, il n’est pas plus difficile de faire ce métier en tant que femme. Son conseil aux scientifiques en herbe ? « Si vous êtes passionné(e), foncez ! Vivez votre passion ! La recherche est semée d'embûches, d'échecs, et demande beaucoup d'efforts, de patience et de persévérance, mais chaque découverte, aussi minime soit-elle, est un pas de plus vers l'avant ! ».