Grâce à une combinaison de 3 médicaments, dont une hormonothérapie de nouvelle génération, les patients atteints de cancers de la prostate métastatique gagnent deux ans et demi sans rechute de la maladie et voient leur mortalité réduite de 25 %. C’est ce qu’a démontré PEACE-1 (Prostate Cancer Consortium in Europe), une grande étude européenne coordonnée par le Pr Karim Fizazi, oncologue à Gustave Roussy. Elle vient d’être publiée dans la prestigieuse revue The Lancet.
Avec plus de 50 000 nouveaux cas par an, le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez l’homme. Il représente également la 3e cause de décès par cancer. Près de 10 % des cancers de la prostate hormono-sensibles (lorsque les hormones jouent un rôle dans la prolifération des cellules cancéreuses) sont diagnostiqués à un stade métastatique et rendent le pronostic plus sombre.
Différents traitements utilisés ces dernières années ont toutefois amélioré la survie. Ils reposent sur de la chimiothérapie par docetaxel, des hormonothérapies de nouvelle génération, ainsi que de la radiothérapie.
Une combinaison thérapeutique prometteuse
L’étude PEACE-1 visait à évaluer le bénéfice et l’innocuité de ces différentes combinaisons de traitements. Elle a été conduite avec 1173 patients atteints de cancers de la prostate métastatiques issus de 7 pays européens. Les résultats ont montré une diminution de rechute de la maladie de 50 % chez les personnes ayant reçu une triple association de médicaments : hormonothérapie nouvelle génération (abiraterone) + hormonothérapie conventionnelle + docetaxel. Le risque de décès était également diminué de 25 % et la tolérance des traitements, quasi inchangée par rapport à la bi-thérapie (sans abiraterone).
Cette combinaison thérapeutique va devenir le nouveau standard de traitement chez les hommes atteints de cancers de la prostate métastatiques en capacité de recevoir une chimiothérapie.
L’étude PEACE-1 a été promue par UNICANCER, coordonnée par le Pr Fizazi, oncologue à Gustave Roussy, et conduite en France par le Groupe d’Etudes des Tumeurs Uro-Génitales (GETUG).