11/08/2021

En novembre, mobilisons-nous contre les cancers masculins !

Mois de mobilisation contre les cancers masculins, novembre est l’occasion de mettre l’accent sur ces cancers encore trop tabous et de sensibiliser le public à l’importance du dépistage.

Movember 2021

Le cancer de la prostate, cancer le plus fréquent chez l'homme

Avec plus de 50 000 nouveaux cas diagnostiqués chaque année en France, le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez l’homme. Très rarement observé avant 50 ans, l’âge moyen lors du diagnostic est de moins de 55 ans. C’est un cancer à évolution lente et le plus souvent sans symptôme. Il peut pourtant dans certains cas se manifester par des troubles urinaires et/ou sexuels, une sensation de lourdeur dans le bas ventre. De tels symptômes doivent pousser à consulter un médecin. Des examens complémentaires pourront ainsi être réalisés afin de détecter le plus tôt possible des lésions cancéreuses ou pouvant évoluer vers un cancer : toucher rectal, prise de sang afin d’établir le dosage en PSA (protéine spécifique synthétisée par la prostate et présente dans le sang) et si besoin, biopsies de la prostate.

Les traitements du cancer de la prostate

Les cancers de la prostate évoluant lentement, sur 10 à 15 ans, il n’est pas toujours nécessaire de procéder à une intervention chirurgicale ni à d’autres traitements radicaux, dont le bénéfice serait inférieur aux désagréments des effets secondaires. En cas de cancer localisé, une surveillance dite "active" peut suffire (contrôles cliniques et dosages PSA), pour rester en alerte sur une éventuelle aggravation. Lorsqu'un traitement est nécessaire, il peut alors s'agir de chirurgie, d'hormonothérapie, de radiothérapie externe ou interne (curiethérapie).

La curiethérapie est particulièrement indiquée pour le traitement du cancer de la prostate. Elle consiste à introduire des sources radioactives au contact ou à l’intérieur même de la tumeur. Ainsi, seule la zone concernée par le cancer est traitée. Une étude récente tend également à placer la curiethérapie au coeur d’un traitement dit de rattrapage : après une première irradiation prostatique en radiothérapie externe, si une rechute locale survient, il est possible d’utiliser la curiethérapie à Haut Débit de Dose en rattrapage. Gustave Roussy est un des centres les plus actifs en matière de curiethérapie et participe pleinement à son développement. Les équipes de l’Institut ont été parmi les premières à développer ce type de traitement qui constitue une avancée majeure dans la lutte contre le cancer et l'amélioration de la qualité de vie des patients.

En cas de métastases (généralement osseuses), le cancer de la prostate devient plus complexe à traiter. Les traitements reposent alors sur des séances de chimiothérapie et de l’hormonothérapie. Des progrès majeurs ont été obtenus au cours des 10 dernières années pour le traitement des métastases de cancer de la prostate (emploi des hormonothérapies de nouvelle génération, thérapies ciblées ciblant la réparation de l'ADN ou encore le PSMA, une protéine très spécifique des cellules cancéreuses, nouvelles associations de médicaments, traitements à visée osseuse, etc.) avec un impact majeur sur la durée de vie et la qualité de vie des patients. 

Un plan de traitement "en un jour"

A Gustave Roussy, les hommes dont un cancer de la prostate localisé a déjà été diagnostiqué peuvent bénéficier d’un accueil thérapeutique rapide. Ce programme novateur accueille plus de 200 hommes chaque année.

Il permet de regrouper dans la même journée des consultations avec un urologue-oncologue et un radiothérapeute. Une réunion de concertation pluridisciplinaire évalue ensuite les différentes stratégies thérapeutiques, pour conclure au traitement personnalisé le plus adapté. Cet accueil en un jour permet d’inclure le patient autant que possible dans le processus décisionnel de son parcours de soin, en lui expliquant les particularités de son cancer, de chaque traitement et de leurs effets secondaires.

Les soins peuvent ensuite être réalisés à Gustave Roussy ou dans le centre de préférence du patient. Ce programme est plebiscité par les patients, comme le démontre une récente étude de satisfaction [1]. Le sentiment de participation active des patients à leur traitement et leur meilleure information font partie des clés de la guérison.

Le cancer du testicule

Le cancer du testicule est moins fréquent que le cancer de la prostate. Il touche environ 2 700 hommes par an en France. Cancer le plus fréquent chez les hommes jeunes (25-30 ans), il est de très bon pronostic. Le détecter tôt permet un traitement efficace. Celui-ci consiste le plus souvent en une orchidectomie (ablation chirurgicale du testicule affecté) et des séances de chimiothérapie ou de radiothérapie, souvent prescrites après une opération chirurgicale afin de traiter les cellules cancéreuses restantes.  

En vidéo : les signes qui doivent alerter

[1] « Helping patients make informed decisions. Two-year evaluation of the Gustave Roussy prostate cancer multidisciplinary clinic », in Clinical and translational radiation oncology, 2018-08, https://doi.org/10.1016/J.CTRO.2018.07.001