07/01/2020

Cancer de la peau : vigilance accrue en été !

L’été est là et nous expose particulièrement au principal facteur de risque des cancers de la peau : le soleil. Prévention et surveillance sont indispensables pour se prémunir de ces cancers, qui touchent 80 000 personnes en France chaque année *.

Il existe deux principaux types de cancers de la peau : les carcinomes (essentiellement les carcinomes basocellulaires et les carcinomes épidermoïdes) et les mélanomes. Bien qu’ils ne représentent que 20% des cancers de la peau avec environ 15 000 nouveaux cas par an en France, les mélanomes sont les plus dangereux du fait d’un potentiel métastatique encore plus élevé. Ils entrainent plus de 1 700 décès par an en France et leur incidence augmente depuis ces dernières décennies.

Prévention : les bons gestes à adopter

Le soleil est de loin le principal facteur de risque des cancers de la peau. En été encore plus qu’à l’accoutumée, il est indispensable de s’en protéger, à tout âge, par des moyens simples :

  • Eviter l’exposition solaire en milieu de journée (12h-16h)
  • Sortir couvert autant que possible : chapeau, vêtements, lunettes de soleil
  • Mettre de la crème solaire d’indice 50 toutes les 2 heures
  • Privilégier l’ombre
  • Ne pas oublier de protéger la peau du crâne en cas de calvitie

Les rayonnements UV artificiels (cabines de bronzage) sont également à proscrire.

Les cancers de la peau touchent principalement les personnes au-delà de 50 ans mais il est important de protéger les enfants dès le plus jeune âge. "Les mélanomes par exemple sont liés, généralement, à une exposition solaire très intense dans l’enfance", explique le Dr Jeremy Lupu, dermatologue et chef de clinique au sein du comité d’oncodermatologie de Gustave Roussy.

Mais le soleil n’est pas le seul facteur de risque. Une vigilance accrue est nécessaire chez les personnes dont des membres de la famille ont été atteints d’un cancer de la peau et chez les personnes de peau claire.

Surveiller sa peau pour agir au plus vite

Au-delà de la prévention, il est important de surveiller sa peau, sur l’ensemble du corps et de la tête, pour détecter au plus tôt des signes suspects.

"Je conseille de consulter un dermatologue au moins une fois par an. L’auto-détection est aussi efficace : il faut se regarder sous toutes les coutures et se faire prendre en photo, pour pouvoir regarder les zones difficiles d’accès comme le dos", souligne le Dr Jeremy Lupu. Les muqueuses doivent également être observées.

Un grain de beauté ou un bouton qui change d’aspect doit notamment pousser à consulter. Pour surveiller ses grains de beauté (évolution ou apparition), la règle dite ABCDE rappelle les critères qui doivent alerter :

Règle ABCDE pour surveiller ses grains de beauté

Les traitements contre les cancers de la peau

A Gustave Roussy, premier centre de lutte contre le cancer en Europe, 17 000 consultations par an sont réalisées en oncodermatologie. Pour les cancers de la peau localisés, le traitement principal est la chirurgie pour retirer la tumeur assortie d'un suivi du patient. Si le cancer est plus avancé, l'arsenal thérapeutique comprend l’immunothérapie, les thérapies ciblées ou la chimiothérapie.

"Nous sommes un centre de référence dans la prise en charge des cancers de la peau. Nous travaillons quotidiennement sur des essais cliniques, qui donnent de bons résultats et font progresser les traitements", explique le Dr Lupu. Depuis 2012, les thérapies ciblées et l’immunothérapie ont fait leur preuve. Ce sont 80% des mélanomes qui sont désormais guéris et la recherche progresse de jour en jour. "Notre objectif aujourd’hui est de déterminer des facteurs pour prédire à l’avance la réponse d’un patient à tel ou tel traitement, en se dirigeant vers une médecine personnalisée. Nous menons également différents essais cliniques à Gustave Roussy, par exemple sur l'association de l'immunothérapie à des thérapies ciblées, sur l'injection intratumorale d'immunothérapie ou encore, pour les carcinomes épidermoïdes, sur l'immunothérapie adjuvante après chirurgie et radiothérapie", précise le Dr Lupu.

Pour soutenir la recherche contre le mélanome

 

* Chiffres Institut national du cancer