Le 24 mars 2020

Médecine de précision de 2e génération : Lancement de Prism, Centre National de Médecine de Précision

Projet phare de la collaboration entre CentraleSupélec, Gustave Roussy et l'Université Paris-Saclay, en partenariat avec l’Inserm

Gustave Roussy, l’Université Paris-Saclay, CentraleSupélec et l’Inserm lancent le Centre National de Précision en oncologie, Prism. Ce centre de médecine de précision de deuxième génération aura pour mission de modéliser le cancer à l’échelle individuelle en créant des avatars numériques des tumeurs. L’objectif est d’identifier très tôt dans la maladie les patients porteurs de cancers les plus agressifs, sans attendre les rechutes, afin de leur proposer le traitement le plus approprié dès le début de la prise en charge, en s’appuyant sur l’immense volume de données cliniques, biologiques et moléculaires et leur analyse par intelligence artificielle. Prism mènera des études cliniques de grande ampleur et développera des technologies d’analyse moléculaire et des méthodes d’analyse de données.

Coordonné par le Professeur Fabrice André, directeur de la recherche de Gustave Roussy, directeur de recherche Inserm et professeur à l’Université Paris-Saclay, Prism vise à révolutionner la compréhension des mécanismes moléculaires et biologiques de développement et de progression du cancer grâce à l’intelligence artificielle. A partir des données de plus en plus riches et de types variés (cliniques, génomiques, microbiologiques, d’imagerie…), les algorithmes d’apprentissage permettent de développer des outils de diagnostic et de pronostic plus fins, et ainsi de proposer des thérapies personnalisées en fonction des caractéristiques de l’individu.

Financé par l’Agence Nationale de la Recherche, Prism a reçu en 2018 le label Centre National de Médecine de Précision.

Le Pr Fabrice André explique : « Nous sommes en train de franchir une étape majeure avec la nouvelle génération de médecine de précision. Il s’agit en effet de ne plus la réserver aux patients en rechute dont la maladie est devenue trop complexe, ce que nous avons fait jusqu’à présent pour prouver son efficacité lors de précédents grands essais cliniques type Moscato.
Le Centre National de Précision en oncologie a deux objectifs : le premier est de pouvoir modéliser les cancers au niveau biologique c’est-à-dire, pour chaque patient, générer un cancer virtuel dans lequel on pourra déterminer les processus moléculaires qui créent la formation du cancer chez le patient. Le deuxième objectif est de créer des outils qui permettent de détecter précocement les cancers en obtenant des algorithmes de prédiction.
»

Santé et intelligence artificielle : une coopération fructueuse entre médecins et chercheurs

Prism est le fruit d‘une collaboration étroite entre Gustave Roussy, premier centre de lutte contre le cancer en Europe et CentraleSupélec, grande école d’ingénieurs, contractualisée en 2018 par la signature d’un accord-cadre entre les 2 institutions dans les domaines de la recherche et de l’enseignement. Cette collaboration s’inscrit dans la construction de l’Université Paris-Saclay, fortement impliquée dans la santé avec le consortium d’Universités européennes Eugloh.

Initiée par le Professeur Nikos Paragios il y a quelques années, cette collaboration a connu un formidable essor, avec le développement de nombreux projets communs en intelligence artificielle pour l’oncologie, impliquant une dizaine d’enseignants-chercheurs de 3 laboratoires de CentraleSupélec (MICS, CVN, L2S) et une quinzaine de médecins et chercheurs de Gustave Roussy.

Parmi les nombreux projets entre les institutions :

  • Le lancement en 2019 de NOESIA, laboratoire commun entre Gustave Roussy, CentraleSupélec et Therapanacea, alliant expertises en oncologie, radiothérapie et intelligence artificielle, dont le but est là aussi de développer une nouvelle génération d’outils pour lutter plus efficacement contre le cancer.
  • Dans le domaine de la radiologie, le développement de méthodes d’apprentissage profond pour l’analyse d’image ou l’analyse statistique en imagerie moléculaire (ex : analyse d'images d'IRM cérébrales pour suivre l'évolution des tumeurs après radiothérapie).
  • A partir des données génomiques et de biologie cellulaire, les modèles d'intelligence artificielle visent à prédire la survie du patient ou l'effet des traitements. Par ex : des travaux entre Gustave Roussy, l’Inserm et CentraleSupélec sur les syndromes myéloprolifératifs chroniques - comme la leucémie -, cherchent à prédire les proliférations clonales malignes pour mieux les contrôler par des thérapies ciblées.

Enfin, à côté de la recherche, il faut souligner l’importance de la collaboration en enseignement, avec de nombreux projets et de stages d’élèves de CentraleSupélec réalisés avec Gustave Roussy, ainsi que des interventions de médecins dans le cursus ingénieurs.

« L’objet de ce centre est un domaine en pleine expansion, c’est un champ d’application majeur pour l’intelligence artificielle, avec des potentiels de recherche importants, et qui répond à beaucoup de demandes de la part des élèves et des jeunes diplômes. La santé fait partie de ces nouveaux champs qui sont investigués par les ingénieurs parce qu’ils y trouvent beaucoup de sens. C’est donc un champ dans lequel s’est résolument investi CentraleSupélec. » déclare Romain Soubeyran, directeur de CentraleSupélec.

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