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GUSTAVE ROUSSY
1er centre de lutte contre le cancer en Europe, 4 000 professionnels mobilisés

30 décembre 2024

The Lancet
Bénéfices de la radiothérapie interne vectorisée chez les patients atteints d’un cancer de la prostate métastatique

Publiée dans The Lancet, l’étude PSMAfore qu’a coordonnée le Pr Karim Fizazi, chef du comité génito-urinaire de Gustave Roussy, évalue les bénéfices de la radiothérapie interne vectorisée (Lu-PSMA) par rapport à un changement d’hormonothérapie pour traiter des patients atteints d’un cancer de la prostate métastatique ayant déjà reçu une hormonothérapie et n’ayant pas reçu de chimiothérapie par taxane. Ces travaux démontrent l’intérêt du ciblage du PSMA, traitement dans lequel Gustave Roussy est fortement engagé, pour développer de nouvelles voies thérapeutiques en cancérologie.

Article en ligne : https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(24)01653-2/abstract.

La médecine nucléaire repose sur l’utilisation contrôlée de radio-ligands (produits radioactifs) pour réaliser des examens (diagnostic, bilan) ou pour traiter les malades, selon l’isotope radioactif employé. Le produit injecté, appelée radio-pharmaceutique, varie en fonction de l’organe visé. L’iode 123 est ainsi utilisé depuis des décennies pour diagnostiquer et traiter le cancer de la thyroïde.

Ces dernières années, de nouveaux radio-pharmaceutiques (radio-conjugués) ont été développés, composés d’un vecteur et d’un radionucléide. Le vecteur (ou ligand) va se lier à un récepteur présent sur les cellules tumorales.

Pour traiter les cancers de la prostate disséminés, le Lu-PSMA-617 a été développé sur ce modèle. Ce traitement cible l’antigène membranaire spécifique de la prostate (PSMA) et il est conjugué à un radio-isotope, le lutétium-177. Ce radio-conjugué a déjà montré une amélioration de la survie sans progression et de la survie globale des patients atteints d’un cancer de la prostate métastatique en échec deschimiothérapies les plus fréquemment utilisées, les taxanes.

Proposer la radiothérapie interne vectorisée avant la chimiothérapie ?

« Pour les patients atteints d’un cancer de la prostate métastatique résistant à l’hormonothérapie traditionnelle, la mortalité reste malheureusement élevée, malgré les progrès thérapeutiques et les différentes options de traitements possibles. Lorsque la tumeur d’un patient progresse en plus malgré une hormonothérapie de seconde génération, les deux options couramment employées sont la chimiothérapie par taxane (souvent efficace mais avec des contraintes et parfois des effets secondaires) ou l’emploi d’une autre hormonothérapie de seconde génération (des comprimés souvent bien tolérés mais avec souvent moins d’efficacité dans cette situation) », déclare le Pr Karim Fizazi.

L’étude de phase 3 comparative PSMAfore, publiée dans The Lancet, a évalué l’efficacité d’un traitement par Lu-PSMA-617 chez des patients porteurs d’un cancer de la prostate métastatique en progression malgré l’hormonothérapie conventionnelle et une hormonothérapie de seconde génération mais n’ayant pas reçu de chimiothérapie. Promue par Novartis, cette étude a inclus 468 patients dans 74 hôpitaux en Europe et en Amérique du Nord. L’antigène membranaire PSMA étaient présent sur les cellules cancéreuses.

Les patients ont été répartis au hasard en deux groupes. Le premier a reçu le Lu-PSMA-617 par voie intraveineuse une fois toutes les six semaines durant six cycles. Les patients du second groupe se sont vu prescrire un changement de molécule d’hormonothérapie, remplaçant l’abiraterone par l’enzalutamide ou inversement, administré par voie orale.

Des résultats préliminaires très encourageants

Le critère d’évaluation principal de l’étude était la survie sans progression tumorale radiographique, et la tolérance était également évaluée. Les résultats préliminaires avec 24,11 mois de suivi publiés dans The Lancet démontrent un doublement de la durée de survie sans progression pour les patients ayant reçu le Lu-PSMA-617 au prix d’une excellente tolérance par rapport à une modification du traitement d’hormonothérapie.

Ainsi, la survie sans progression de la maladie était de 11,6 mois pour le groupe de patients traité par Lu-PSMA-617, contre 5,59 mois pour le groupe hormonothérapie, avec une réduction de 51 % du risque de progression ou de décès dans le groupe Lu-PSMA-617. Enfin, les effets indésirables de grade 3 à 5 se sont révélés moins fréquents dans le groupe Lu-PSMA-617 (36 %) que dans le groupe hormonothérapie (48 %).

« Ces résultats préliminaires sont très encourageants. Pour les patients atteints d’un cancer de la prostate métastatique en échec des hormonothérapies actuelles et dont les cellules tumorales expriment le PSMA, le traitement par Lu-PSMA s’imposera comme une nouvelle option majeure, s’il est autorisé par les autorités de santé », conclut le Pr Karim Fizazi.

Source
The Lancet

177Lu-PSMA-617 versus a change of androgen receptor pathway inhibitor therapy for taxane-naive patients with progressive metastatic castration-resistant prostate cancer (PSMAfore): a phase 3, randomised, controlled trial
Article publié le 15 septembre 2024
DOI : 10.1016/S0140-6736(24)01653-2

Auteurs : Michael J Morris* ∙ Daniel Castellano ∙ Ken Herrmann ∙ Johann S de Bono ∙ Neal D Shore ∙ Kim N Chi ∙ Michael Crosby ∙ Josep M Piulats ∙ Aude Fléchon ∙ Xiao X Wei ∙ Hakim Mahammedi ∙ Guilhem Roubaud ∙ Hana Študentová ∙ James Nagarajah ∙ Begoña Mellado ∙ Álvaro Montesa-Pino ∙ Euloge Kpamegan ∙ Samson Ghebremariam ∙ Teri N Kreisl ∙ Celine Wilke ∙ Katja Lehnhoff ∙ Oliver Sartor* ∙ Karim Fizazi*.

* Ont contribué de manière égale.

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