Ce trimestre, nous avons aussi appris que l’irradiation intestinale à faible dose améliore l’efficacité de l’immunothérapie en agissant sur le microbiote et les cellules immunitaires, qu’un sous-type de sarcome (les tumeurs DSRCT) pourraient être mieux soignés dans le futur en ciblant une faille des cellules cancéreuses, et qu’adapter les doses et la durée des immunothérapies dans les cancers du poumon pourrait améliorer leur efficacité et réduire les effets secondaires. Entre janvier et mars 2025, les médecins-chercheurs de Gustave Roussy ont participé à plus de 250 publications scientifiques.
Cet article porte sur les tumeurs desmoplastiques à petites cellules rondes (DSCRT), un type rare et agressif de sarcome qui touche principalement les jeunes hommes et les adolescents. Le pronostic de cette maladie reste sombre, et aucune avancée thérapeutique significative n’a été réalisée au cours des 20 dernières années.
Les cellules cancéreuses des sarcomes DSCRT sont confrontées à un stress réplicatif : elles rencontrent des difficultés à copier leur ADN, ce qui rend leur survie plus dépendante des mécanismes de réparation de l’ADN. Dans cette étude, menée notamment par plusieurs membres du laboratoire sarcomes de Gustave Roussy, 79 médicaments ont été testés sur des cellules DSCRT. Les chercheurs ont identifié une sensibilité particulière de ces cellules aux inhibiteurs de PARP et aux inhibiteurs d'ATR, deux thérapies ciblées qui bloquent les voies de réparation de l'ADN.
Les résultats obtenus dans des modèles précliniques in vitro et in vivo démontrent que le stress réplicatif constitue une vulnérabilité génétique exploitable, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives thérapeutiques pour améliorer la prise en charge des sarcomes DSCRT.
Lien vers l’article : https://aacrjournals.org/cancerres/article/85/1/154/750632
Cet article de revue examine, à la lumière des connaissances actuelles, la possibilité d’ajuster les doses, la durée ou la fréquence des traitements par immunothérapie dans le cancer du poumon, sans compromettre leur efficacité.
Signé en premier auteur par le Dr Jordi Remon, oncologue à Gustave Roussy au sein du comité de pathologie thoracique, l’article remet en question l’idée qu’un standard thérapeutique unique soit pertinent pour les inhibiteurs de points de contrôle immunitaire. Des études pharmacogénétiques indiquent que des doses plus faibles pourraient offrir une efficacité équivalente dans les cancers du poumon.
Par ailleurs, prolonger la durée du traitement ne semble pas nécessairement améliorer ses effets. Il pourrait même être envisageable d’interrompre l’immunothérapie après deux ans de prise. Des essais cliniques en cours explorent ces stratégies de désescalade thérapeutique dans le cancer du poumon.
En réduisant les doses administrées, il serait possible de limiter les effets secondaires, d’améliorer la qualité de vie des patients et d’alléger la charge financière pour les systèmes de santé, sans pour autant diminuer les chances du patient.
Lien vers l’article : https://ascopubs.org/doi/full/10.1200/JCO-24-02347
La radiothérapie est habituellement utilisée pour détruire les tumeurs et éliminer les cellules cancéreuses. Mais elle peut également stimuler le système immunitaire, notamment lorsqu’elle est associée à une immunothérapie. Des chercheurs de Gustave Roussy ont découvert qu’une faible irradiation de l’intestin améliore l’efficacité de l’immunothérapie chez les patients atteints d’un cancer métastatique.
Au total, huit études rétrospectives et un essai clinique de phase II ont permis d’établir que la faible irradiation de l’intestin booste la réponse immunitaire globale. Une bactérie spécifique, Christensenellaceae, joue un rôle clé dans cet effet. Les chercheurs ont aussi découvert que la faible irradiation de l’intestin favorise la migration de cellules du système immunitaire de l'intestin vers les ganglions lymphatiques proches des tumeurs, stimulant ainsi l'immunité. Dans l’essai clinique de phase II, l'efficacité de l'immunothérapie a même été restaurée chez certains patients en échec thérapeutique.
Cette avancée révèle une nouvelle interaction entre la radiothérapie, le microbiote et l'immunothérapie. Elle ouvre la voie à des traitements du cancer plus personnalisés, où la radiothérapie devient un levier clé pour renforcer les défenses immunitaires.
Lien vers l’article : https://www.cell.com/cancer-cell/fulltext/S1535-6108(25)00062-5
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